Auteur : Yves CONGAR.
Tome 9 - Colonne 79
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Titre de l'article : LAÏC ET LAÏCAT
Début de l'article :
— 1. Historique d'une spiritualité des laïcs. —2.
Propos sur une«
spiritualité»
du laïc.
des laïcs» dans l'ancien ou le nouveau Testament n'a guère de sens. On n'y parle même pas de « laïcs ». Certes, le mot existait, il est antérieur au vocabulaire religieux chrétien et étranger à l'emploi spécifique de λαóς dans le texte grec de l'ancien Testament ; on le trouvait dès le 3
esiècle avant Jésus-Christ dans les papyri et les inscriptions, au 2
esiècle dans la langue cultuelle grecque pour désigner les non-initiés, enfin dans les traductions juives de la Bible en grec, appliqué aux choses, pour signifier « profane », ordinaire, non spécialement consacré à Dieu (ainsi 1
Samuel21, 5-6 ;
Éz.22, 16 et 48, 15). Mais le terme est étranger au nouveau Testament. Il apparaît, dans le christianisme, avec la lettre de Clément de Rome (40, 6) et il demeure rare jusqu'au 3
esiècle ; on le trouve alors chez Tertullien, Clément d'Alexandrie, Origène, Cyprien, avec le sens de membre non-clerc du peuple de Dieu, de l'Église. O. Kern, Δαοí,
die Laien, dans
Archiv für Religionswissenschaft, t. 30, 1933, p. 205-207. — I. de la Potterie,
L'origine et le sens primitif du mot«
laïc», NRT, t. 80, 1958, p. 840-853. M. Jourjon,
Les premiers emplois du mot laïc dans la littérature patristique, dans
Lumière et vie, n. 65, 1963, p. 37-42. Déjà sous l'ancienne Disposition, selon la religion prophétique et préexilienne, tout le peuple était saint, en tout cas appelé à l'être (
Ex.19, 6 ;
Deut.7, 6 ; 14, 2 et 21 ; 26, 19 ; 28, 8 ;
Jér.2, 3). Contre une tendance à réserver à certains personnages ou aux prêtres l'appellation « les saints » (cf
Sir.45, 24, grec), on perçoit une réaction dans un récit comme celui de
Nomb.16 (cf 16, 3, tradition P). Toute la communauté est sainte ; s'il existe une...
[...]
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