— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Spiritualité.

1. Vie.

— Jean-Marie Robert de La Mennais, frère aîné de Félicité (Féli), est né dans une famille d'armateurs, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), le 8 septembre 1780. Adolescent, il aide les prêtres traqués par la Révolution. Prêtre en 1804, il est (dès 1802) co-fondateur et professeur d'un collège ecclésiastique à Saint-Malo. Il fait déjà partie de la Société du Coeur de Jésus fondée par P.-J. de Clorivière en 1791 (cf DS, t. 2, col. 974-979). A la même époque, il passe quelques mois à Saint-Sulpice où il se fait apprécier de A. Émery († 1811 ; t. 4, col. 609-610) et A. Duclaux († 1827 ; t. 3, col. 1748-1749). A la Chênaie (propriété familiale), il se livre avec son frère à des études d'où sortiront une traduction de Louis de Blois, le Guide spirituel ou Miroir des âmes religieuses (Paris, 1809), et deux 157 ouvrages d'apologétique : Réflexions sur l'état de l'Église en France pendant le 18e siècle et sur sa situation actuelle (1809), Tradition de l'Église sur l'institution des évêques (1814). Vicaire général de Saint-Brieuc (vicaire capitulaire, 1815-1817), Jean-Marie travaille activement à la réorganisation du diocèse et à la formation pastorale, intellectuelle et spirituelle du clergé (cf P. Broutin, bibliographie). Il souffre aussi de voir beaucoup d'enfants du peuple sans instruction ni formation. L'« enseignement mutuel », la panacée du moment, lui paraît désastreux au point de vue religieux. Pour l'éducation féminine, il fonde la congrégation des filles de la Providence de Saint-Brieuc (1818), et appelle les frères des Écoles chrétiennes pour enseigner les garçons. Bientôt, de concert avec Gabriel Deshayes, curé d'Auray (Morbihan), il fonde (traité de 1819) la congrégation des frères de l'Instruction chrétienne, destinée, sans exclusive, aux petites écoles. A l'imitation des frères des Écoles chrétiennes (« Ce sont vos maîtres et vos modèles »), les frères de La Mennais auront pour vade-mecum la Conduite des écoles de saint Jean-Baptiste de la Salle...

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