— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.

1. Vie.

— Nicolas Lancicius naquit le 10 décembre 1574 près de Vilna (et non à Neswiez), « in diversorio », lors d'un voyage de ses parents ; son père, d'origine catholique et polonaise, était devenu calviniste. Faute d'un ministre réformé, l'enfant fut baptisé par un prêtre catholique. A Vilna où habitaient ses parents, Nicolas étudia à l'école calviniste et semble s'être intéressé très tôt aux controverses qui battaient leur plein, surtout depuis l'installation dans la ville d'un collège de jésuites par l'évêque Valérien Protasevicius en 1569 (collège converti en académie en 1579). Il fréquenta les disputes publiques et les débats qui s'instauraient dans les églises et sur les places et dans lesquels on remarquait les jésuites Pierre Skarga † 1612, Valentin Fabricius † 1626 et Jean Lenkrevicius. Il ne négligeait pas pour autant ses études : pour mieux défendre sa foi contre les jésuites, il étudiait, à quatorze ans, le grec et l'hébreu en privé et, selon son biographe B. Balbinus, tenait la tête de sa classe. Nicolas entra ainsi progressivement en contact avec les jésuites de Vilna, en particulier avec Pierre Skarga ; il suivit un cours de poétique dans leur académie ; il alla les voir pour se renseigner sur différentes questions qui l'inquiétaient. Après mûre réflexion, il se convertit au catholicisme à seize ans, le 6 décembre 1590, fête de son patron saint Nicolas, et fit en même temps le double voeu de garder la chasteté et d'entrer dans la compagnie de Jésus. Mais Louis Maselli † 1604, qui visitait au printemps 1591 les maisons jésuites de Lituanie, mit deux conditions à l'entrée de Nicolas dans la compagnie : le consentement de son père et la conversion de celui-ci à la foi catholique. En décembre 1591, peut-être à l'occasion d'une maladie de Nicolas, la double condition se trouva remplie : son père retourna au catholicisme dans l'église des jésuites de Vilna. Lancicius gagna alors Cracovie où il commença son noviciat le 17 février 1592 (et non en 1591, comme on l'écrit souvent). Probablement à cause des espoirs que suscitaient ses dons intellectuels et pour lui procurer une meilleure...

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