— Jean-Baptiste Grossard, fils d'un maître d'école de Montierender (Haute-Marne) où il naquit le 28 février 1749, entra au noviciat de Saint-Vanne de Verdun en 1767 et y fit profession le 23 février 1768. Procureur de l'abbaye d'Hautvillers en 1789, il opte en 1791 pour la vie privée, mais, avant de quitter son monastère, il met à l'abri les reliques de sainte Hélène qui y étaient conservées. Ayant refusé de prêter le serment à la constitution civile du clergé, il fut incarcéré pendant six mois à Chaumont. Grossard mène ensuite, semble-t-il, une vie assez errante. En 1803, il est nommé curé de Gigny-aux-bois, près de Vitry-le-François, puis en 1818 curé de Planrupt, où il est enterré. Il mourut dans son village natal le 11 septembre 1825. Tous les écrits de Grossard restent manuscrits. En dehors de lettres et de récits de caractère historique et autobiographique, quatre volumes in-4°, tous conservés à la bibliothèque de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de Châlons-sur-Marne, touchent aux questions spirituelles : 1) Instructions pour la jeunesse.., datées de 1822, 388 p. — 2) Praeparatio ad missam et gratiarum actio post, et aliae multae orationes ad devotionem, 1822, 380 p. — 3) Différentes Instructions pour une première communion et quelques sermons, non datés, 376 p. — 4) Recueil de caractère théologique, daté de 1824-1825, 462 p., où l'on remarque un Abrégé de la doctrine de saint Augustin (p. 85-182) et un écrit intitulé Dogmes de foi sur la grâce (p. 183-268). L'oeuvre entière de Grossard est imprégnée d'augustinisme ; elle en reprend les thèmes majeurs et la pensée de l'auteur en est nourrie : le péché originel, son essence, sa transmission et son rachat ; la volonté salvifique de Dieu et la grâce ; le mystère de l'élection divine et de la prédestination ; le libre arbitre élevé par la charité (« Plus la grâce est forte, plus la volonté est libre… Nous n'agissons jamais plus librement, que lorsque nous aimons plus fortement », Dogmes de foi sur la 1058 grâce, p. 258). En plus d'un passage, le pessimisme janséniste se fait jour, surtout dans les écrits de caractère théologique ; ainsi par exemple, à propos de la contrition...

[...]