— Originaire de Hilvarenbeek (près de Bois-le-duc), Jean Langhecrucius fit ses études à l'université de Louvain (immatriculé probablement le 27 août 1554). Il fut sous-régent de la pédagogie du Porc où il enseigna en 1563-1566, devint licencié ès lois en mars 1565, président du collège, fondé par Jean van den Winckele, en 1566 et professeur extraordinaire de droit civil en juin de la même année. En 1568, il succéda à Jean-Baptiste de Langhe comme prévôt de la collégiale de Saint-Pierre à Cassel où il mourut en 1604, après avoir refusé en 1593 le siège épiscopal de Ruremonde, vacant depuis le départ de Guillaume Lindanus pour Gand en 1588. La situation malheureuse des Pays-Bas et de la religion à cause de la tourmente (l'église collégiale de Saint-Pierre à Cassel elle-même fut détruite en grande partie par les iconoclastes le 15 août 1566) le toucha profondément, et cette sollicitude le stimula à composer les quatre livres qu'on connaît de lui et dont les trois premiers étaient déjà achevés en juillet 1580. Sans doute les troubles retardèrent leur publication. 219 En 1584 parut à Douai le De malorum horum temporum causis et remediis, deque divinis officiis debite peragendis, canonicorum et aliorum ecclesiasticorum speculum, suivi en 1587/1588, également à Douai, du De vita et honestate canonicorum et aliorum ecclesiasticorum speculum. Il y insiste avec d'abondantes références aux Pères de l'Église et aux décrets des papes et des conciles sur la nécessité d'un retour à la discipline religieuse et à la stricte observance des prescriptions liturgiques, ainsi que sur la valeur du témoignage d'une vie exemplaire pour tous les catholiques, particulièrement pour ceux qui sont appelés à la vie canoniale. Bien qu'on doive admirer la piété, la conviction et l'érudition de l'auteur, le caractère minutieux et prolixe de son exposé et les nombreuses digressions dans les détails matériels ne rendent pas la lecture facile ni agréable. Presque aussi volumineux, son troisième livre, publié à Anvers en 1592, Flores spirituales… decerpti ex psalmis, et in precationum formam redacti, est plus abordable. Conçu comme un recueil de prières, il reprend des textes des psaumes en les paraphrasant et en y ajoutant souvent un résumé mystique, comme il dit, d'après leur...

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