— 1. Écriture. — 2. Écrits patristiques. — 3. Auteurs spirituels. — 4. Mouvement pentecôtiste.

1. Dans l'Écriture.

— Saint Paul considère le parler en langues comme l'un des charismata (1 Cor. 12, 4 et 10) qui sont tous « la manifestation de l'Esprit donnée en vue du bien commun » (1 Cor. 12, 7). S'opposant aux corinthiens qui tendaient à exagérer l'importance de ce don (peut-être y voyaient-ils la marque de l'homme vraiment « spirituel »), Paul souligne qu'il n'est que l'un des divers dons de l'Esprit, inférieur à celui de prophétie, puisqu'il est moins utile à la communauté. Par contre, quand il est suivi d'une interprétation (pour laquelle un autre don de l'Esprit est nécessaire), on peut le comparer au don de prophétie (1 Cor. 14, 5). Puisque celui qui parle en langues est pressé de prier pour obtenir la faculté d'interpréter (14, 13), il est clair que, sans ce don supplémentaire d'interprétation, celui qui parle ne comprend pas ce qu'il énonce ; son « intelligence n'en retire aucun fruit » (14, 14). Il semblerait donc que, sans interprétation, parler en langues est un don inutile. Il faut cependant distinguer l'usage des langues « dans l'assemblée » (ἐν ἐϰϰλησίᾳ, 14, 19 et 28), de celui qui en est fait en privé. Dans l'assemblée, l'interprétation est nécessaire pour l'édification des auditeurs, tandis qu'en privé celui qui parle en langues « parle à Dieu », « dit en esprit des choses mystérieuses » et « s'édifie lui-même » (14, 2 et 4). Paul avoue qu'il préfère ne pas parler en langues dans l'assemblée (14, 19), et pourtant il rend grâces à Dieu de ce qu'il parle en langues plus que tous les corinthiens (14, 18). On peut donc conclure qu'il utilisait ce don en privé. Plusieurs textes de 1 Cor. 14 indiquent que Paul concevait le parler en langues avant tout comme un don de prière inspirée. Parler en langues, c'est parler « avec l'esprit » et, parmi les choses que l'on peut faire « avec l'esprit », Paul mentionne la prière, les hymnes, la bénédiction et...

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