— Né dans le diocèse de Genève le 15 mai 1646 et admis au noviciat de la compagnie de Jésus à Lyon le 18 septembre 253 1661, Nicolas La Pesse fit sa profession religieuse le 15 août 1679 et fut appliqué surtout à la prédication. Il mourut à Chambéry le 21 juin 1724. Il a laissé trois ouvrages.

1° Remarques sur divers sujets de religion et de morale, tirées des saints Pères (3 vol., Lyon, 1705 et 1708 ; Paris, 1706). Les thèmes considérés sont, par exemple, le salut, les fins dernières, le mariage et l'éducation des enfants, l'avarice et les biens de la terre. Souvent la citation patristique fournit l'occasion d'un développement d'allure personnelle ; parfois, il s'agit d'un commentaire au sens plus strict.

2° Sermons (6 vol., Lyon, 1708). Leur moralisme, descriptif et directif, lucide et exigeant, prend le pas sur l'exposé doctrinal ou le commentaire scripturaire ; il est soutenu par une vraie ferveur théologale ; il admet parfois des descriptions colorées et vivantes. Les panégyriques et les sermons sur les mystères, annoncés par les Mémoires de Trévoux, semblent n'avoir pas été publiés.

3° Les faux désirs du salut (Lyon, 1716). Cet ouvrage combat l'illusion de ceux qui prétendent vouloir se sauver sans se convertir vraiment : leurs désirs restent généraux, forcés, imaginaires, inefficaces. Un moralisme assez austère s'appuie parfois sur une observation psychologique pénétrante.

La Pesse a édité les sermons de Claude de La Colombière (DS, t. 2, col. 940) ; la préface met en lumière la personnalité du célèbre jésuite. D'après Rivière, La Pesse serait le traducteur d'un ouvrage de Antoine-Fr. Bellati, Les obligations d'un époux chrétien (Lyon, 1718).

Mémoires de Trévoux, juillet 1706, p. 1124-1132 ; janvier 1709, p. 140-150. — Migne, Orateurs sacrés, t. 21, Paris, 1845, col. 854-1316, et t. 22, col. 1-832. — Sommervogel, t. 6, col. 585-586 ; t. 12 (Rivière), n. 4763. — P. Delattre, Les établissements des jésuites en France, t. 1, Enghien, 1949, col. 1251, et t. 4, 1956, col. 409.

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