Auteur : Jean CADIER.
 
Tome 9 - Colonne 256
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Titre de l'article : LA PLACETTE (JEAN), pasteur protestant, 1639-1718.
Début de l'article :
— Né à Pontacq, en Béarn, le 19 janvier 1639, Jean La Placette resta fidèle à son pays et fut pasteur à Orthez et à Nay, jusqu'au moment de la révocation de l'édit de Nantes (1685). Il se rendit alors (1686) à Copenhague à la demande de la reine de Danemark, Charlotte-Amélie, et il y passa vingt-cinq ans. C'est là qu'il composa les traités de morale qui lui ont valu le nom de « Nicole protestant ». Il se rendit en 1712 aux Pays-Bas ; il mourut à Utrecht, le 25 avril 1718. Orateur éloquent, ayant même composé un Avis sur la manière de prêcher (Rotterdam, 1733), qui n'est pas sans mérites, il est surtout connu, en dehors de ses ouvrages de théologie et de controverse, pour ses Essais de morale (2e éd., 1716), ses Nouveaux essais (Amsterdam, 1692) et La morale chrétienne abrégée (Cologne, 1695), qui sont en quelque sorte des sermons dépouillés de leur style oratoire. Citons parmi ses autres ouvrages : Traité de l'orgueil (Amsterdam, 1692), Traité de l'aumône (1699), Traité de la conscience (1695), Traité de la restitution (1696), Traité du serment (La Haye, 1700). Il examine aussi la solution qui doit être donnée à ce qu'il appelle « des cas de conscience » (cf ses Divers traités sur des matières de conscience, Amsterdam, 1696), en particulier le mensonge, les restrictions mentales, le prêt à intérêt, les jeux de hasard, le scandale. Il est assez rare de trouver un moraliste chez les théologiens protestants. C'est ce qui fait l'intérêt de son oeuvre et son succès (plusieurs ouvrages de La Placette furent réédités). Il est aussi peut-être plus proche de la réalité concrète que le moraliste de Port-Royal. Il examine en détail les situations qui peuvent se présenter et donne son avis avec simplicité et un authentique esprit évangélique. C'est un casuiste sans hypocrisie et toujours orienté vers la sanctification. A. Sayous, Histoire de la littérature française à l'étranger, t. 2, Paris, 1853, p. 211-220. — É. et E. Haag, La France protestante, t. 6, Paris, 1877, p. 314-318. — F. Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, t. 7,...

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