— Né à Eu (diocèse de Rouen), élève des jésuites de cette ville, Jean-Charles Lattaignant travailla plus de cinquante ans dans l'enseignement, le gouvernement, la prédication et la direction spirituelle en une vingtaine de villes de la province des jésuites de Paris. C'est à Paris qu'il composa les quatre petits ouvrages où il a condensé son enseignement sur la prière. Il avait dirigé pendant quatre ans, après Charles Le Valois (cf DS, t. 9, infra), la maison d'Exercices spirituels annexée au noviciat, puis il avait pendant vingt ans secondé les maîtres des novices de la rue du Pot-de-Fer. Les années où « le fameux Père Judde » gouverna la maison correspondent à la préparation du dernier et plus important de ses ouvrages, la Manière de réciter l'oraison dominicale. Lattaignant mourut à Paris le 30 janvier 1728. En juin 1713, les Mémoires de Trévoux (p. 1057-1058) présentent ainsi Les méditations de David ou les Psaumes réduits à la manière ordinaire de méditer sans sortir que peu des bornes de la traduction (Paris, 1713, 2 vol., 702 p. ; rééd., 1859) : « L'ouvrage est le fruit de sa prière (celle de l'auteur) ; on s'en aperçoit à l'onction dont il est rempli ». La même préoccupation d'aider à prier sur l'Écriture inspire L'esprit des saints Évangiles ou le véritable dessein que chaque Évangéliste se propose (1714, 550 p. ; cf Mémoires de Trévoux, février 1715, p. 303-308). Dans la préface, l'auteur déclare vouloir « former dans l'esprit une idée juste de la personne de Jésus-Christ et une conviction de ce qu'il est », Messie, Souverain Maître, Sauveur et Dieu, selon le dessein respectif adopté par Matthieu, Marc, Luc et Jean. Le censeur estime le projet « grand et juste ». Il doit représenter l'enseignement du socius du maître des novices. Il est sobre et solide. On trouve déjà dans Les secours spirituels que l'on doit au prochain dans les maladies qui peuvent aller à la mort (1715, 223 p. ; rééd., 1803) l'ébauche de la Manière de réciter l'oraison dominicale dans les divers états et 384 selon les différentes situations de la vie (1721, 346 p.). Le commentaire du

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