— William Laud est né à Reading le 7 octobre 1573 ; il fit ses études à l'université d'Oxford (maître ès arts en 1598, docteur en théologie en 1608) ; il fut ordonné prêtre en 1601. En 1611, il est élu principal de St John's College (Edmund Campion y avait été fellow), poste qu'il abandonna en 1621, lorsqu'il devint évêque de St David's. Il était plus proche des catholiques de Rome que des calvinistes, nombreux dans son université, ou des puritains de plus en plus influents dans la région ; il représentait la via media. En fait, il reconnaissait explicitement que l'Église de Rome était une Église authentique, parce qu'elle « admettait l'Écriture comme règle de foi (bien que ce soit là, pour elle, une règle partielle et imparfaite) et les sacrements comme causes et sceaux de la grâce » (Works, t. 2, p. 144). A l'avènement de Charles Ier en 1625, la position de Laud se renforça. En 1626, il devint doyen de la chapelle royale, conseiller privé, évêque de Bath et Wells, puis, de Londres, en 1628. Quand Charles en 1629 eut dissout le Parlement (qui avait, théoriquement, le pouvoir de contrôler la doctrine, la discipline et la liturgie de l'Église d'Angleterre), l'autorité ecclésiastique de Laud fut immense : au cours de cette même année il fut nommé chancelier d'Oxford, ce qui lui donna une position éminente dans le milieu universitaire. En 1633, il atteignit le sommet de sa carrière en devenant archevêque de Cantorbéry. L'affaire d'un nouveau Prayer Book imposé à l'Église d'Écosse déclencha une hostilité ouverte et l'opposition puritaine aboutit à la guerre civile ; la position de Laud aussi bien que ses activités politiques et religieuses 386 devinrent inacceptables. Lorsque le Parlement se réunit en novembre 1640, la procédure de sa mise en accusation avait commencé et, le 1er mars 1641, il fut emprisonné à la Tour de Londres. On l'accusait avant tout d'avoir cherché à changer la religion du pays « établie par la loi ». Il fut exécuté le 10 janvier 1645. Laud était si engagé dans les activités politiques et les controverses religieuses que sa condamnation relève en grande partie des préventions qu'on entretenait contre lui dans...

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