— Né à Facciolo, dans les Pouilles, à la fin du 12e siècle, Laurent, soldat, commit 393 un homicide par imprudence. En guise d'expiation, il se rendit en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. De 1207 à 1209, il fut bénédictin à Morrasca, au monastère de S. Ange de Balzis. Attiré par la solitude, il se retira ensuite dans une grotte à S. Marie de Morrabotto, près de Subiaco, au sud de Rome, le 16 décembre 1209 ; il ne quitta jamais plus la région. Il s'agit d'un ermite « stable », à la différence d'autres ascètes solitaires. Des disciples le rejoignirent, parmi lesquels Pierre et Aimé de Canterano ; ce dernier lui succéda dans le gouvernement de la petite communauté érémitique. Parmi les nombreux pèlerins qui le vénérèrent de son vivant, on cite, vers 1224, le cardinal Ugolin, futur Grégoire IX (1227-1241), et très probablement François d'Assise † 1226 venu à Subiaco à cette époque. Laurent mourut le 16 août 1243 ; son corps et ses instruments de pénitence sont conservés à Subiaco (Sacro Speco). Laurent était connu pour ses austérités spectaculaires, plus admirables sans doute qu'imitables. Il prolongeait la tradition érémitique médiévale de la vallée de l'Aniene, caractérisée par une rigueur de style égyptien, qui ne s'opposait pas à l'accueil généreux des fidèles. Il rédigea un Liber orationum, dont l'autographe se trouve à Subiaco. C'est une compilation qui appartient à une tradition souvent attestée dans les milieux monastiques italiens et représentée par des noms illustres, tels qu'un Pierre Damien, un Jean Gualbert, un Guillaume de Volpiano, un Jean de Fruttuaria, un Anselme de Lucques, etc. Elle comprend quatre sections : prières pour lui-même et pour ses bienfaiteurs, prières pour l'exaltation de l'Église, aspirations pour des circonstances diverses, prières pour des nécessités variées. La doctrine, conforme à l'esprit bénédictin alors traditionnel, est centrée sur l'humilité et la confiance en l'effet salutaire de la Passion du Christ. Liber orationum beati Laurentii Loricati monachi sublacensis, éd. par W. Gnandt, Paderborn, 1902. La principale source biographique est le procès de canonisation, instruit dès 1244 (BHL, n. 4792), dont dépendent les deux Vies anonymes (BHL, n....

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