Titre de l'article : LE CAMUS (ÉTIENNE), évêque et cardinal, 1632-1707.
Début de l'article :
— Né le 24 novembre 1632 à Paris, fils d'un conseiller du roi, Étienne Le Camus n'apparaît dans les documents qu'en 1654, comme aumônier du roi ; on
461 ignore la date de son ordination sacerdotale et dans quelles conditions il la prépara. Il passa avec succès le doctorat en théologie à la Sorbonne en 1658. Le Camus mena une vie assez mondaine à la cour. En 1666, il se convertit sous l'influence de l'abbé de Rancé avec lequel il avait été lié. Rancé, dont on conserve les lettres à Le Camus, lui conseille de faire retraite chez les oratoriens. Le Camus subit profondément leur influence, au point de venir habiter chez eux de 1667 à 1670. C'est aussi en ces années qu'il est attiré par le jansénisme et noue amitié avec Sébastien de Pontchâteau.
Le Camus sut plaire à Louis XIV, qui le nomma évêque de Grenoble ; sacré le 24 août 1671, il gagna son diocèse et il y résida le plus souvent, sauf de courts voyages. Il s'y livra à un travail de rechristianisation et de remise en ordre des paroisses, de formation du clergé (fondation d'un séminaire, retraites sacerdotales, etc). Le genre de vie austère qu'il menait défraya la chronique et Rancé lui-même crut devoir lui conseiller quelque modération. Entre-temps, Le Camus entrait dans les bonnes grâces d'Innocent XI, qui le fit cardinal en 1686, — ce qui provoqua sa demi-disgrâce auprès de Louis XIV. Le cardinal Le Camus mourut à Grenoble le 12 septembre 1707.
Le Camus apparaît comme un évêque réformateur, visitant assidûment son diocèse, promouvant des institutions charitables et éducatrices et donnant l'exemple d'une vie réglée. P. Broutin le juge plus inspiré par « les voies étroites » de Port-Royal que par la sainteté de Charles Borromée ou de François de Sales. Ce fut un homme brillant plus qu'un ferme caractère, et ses prises de position sont souvent plus souples que nettes (vg à propos de M
me Guyon ; DS, t. 6, col. 1314-1316 ; J. Orcibal, dans
Le cardinal des montagnes.., cité
infra, p. 123-140).
Le Camus composa ou fit paraître sous son nom une
Deffence de la virginité perpétuelle de la Mère de Dieu (Lyon, 1679, 1680) à l'occasion d'un procès contre un protestant. Parmi les actes épiscopaux qu'il signa et fit publier, les plus importants...
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