— Né à Auray (Morbihan), le 16 avril 1834, Ange Le Doré fit ses études au collège Saint-Sauveur de Redon (Ille-et-Vilaine), ouvert et dirigé par les eudistes, société sacerdotale (cf art. S. JEAN EUDES, DS, t. 8, col. 488-501) reconstituée à Rennes en 1826. Le Doré, admis en 1853, y fut incorporé en 1857 et ordonné prêtre en 1858. D'abord préfet de discipline au collège de Redon, il est chargé en 1861 de la formation de ses jeunes confrères et devient assistant général. Le 6 juillet 1870, il est élu supérieur général à vie ; en 1916, il démissionne et meurt à Paris le 7 juin 1919. Doué d'une forte personnalité, Le Doré, durant son long généralat, exerça des activités nombreuses et diverses. 1) Il eut à faire face aux deuils et destructions des guerres de 1870 et de 1914, à l'expulsion des eudistes de France et à la liquidation de leurs oeuvres. Par contre, il vit les Constitutions de la congrégation approuvées par le Saint-Siège (1874), le nombre des sujets tripler et leur formation s'améliorer. De plus, des établissements d'outre-mer donnèrent naissance à une province en Amérique du nord et deux en Amérique du sud ; la formation du clergé put y être entreprise avec succès dans les séminaires, oeuvre principale de la congrégation. — 2) Le rôle de Le Doré dans les luttes politico-religieuses en France, entre 1880 et 1907 (expulsion des religieux, séparation de l'Église et de l'État) concerne l'histoire religieuse. 3) L'activité de Le Doré comme prédicateur fut prodigieuse (572 retraites, dont près de la moitié à des prêtres, 68 missions paroissiales, plus de 20000 sermons). Son éloquence était originale, directe, vivante. Il préparait sa prédication dans l'oraison, mais ne l'écrivait jamais. Le centre de son enseignement était Jésus-Christ : l'homme, tel que le suggère l'Évangile ; le Dieu d'amour et de miséricorde, tel que l'évoque le symbole du Coeur. 4) C'est surtout par l'activité qu'il déploya en faveur de la cause de Jean Eudes que Le Doré intéresse l'histoire de la spiritualité. Gaudaire, supérieur général, avait nommé Le Doré, en 1868, postulateur de la cause. Mais avant de canoniser Jean Eudes (1601-1680), il fallait le tirer de l'oubli. Le Doré fouille les bibliothèques 512 de France et de l'étranger, recherche...

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