— Né à Bricqueville-sur-mer 587 (Manche) le 11 mars 1872, Emmanuel-Louis Lemonnyer fit ses études secondaires au collège des oratoriens de Saint-Lô, puis entra au grand séminaire de Coutances. Il reçut l'habit dominicain à Amiens le 3 octobre 1894 et y fit profession le 4 octobre 1895. Poursuivant ses études ecclésiastiques au couvent de Flavigny (Côte-d'Or), il est ordonné prêtre le 1er octobre 1899. Après un séjour (1900-1901) à l'École biblique de Jérusalem, il enseigne l'Écriture sainte au collège théologique de la province de France à Flavigny d'abord, puis, après les expulsions de 1903, au couvent du Saulchoir, à Kain, près de Tournai (Belgique). Il seconde alors efficacement A.-M. Jacquin † 1956 dans le lancement de la Revue des sciences philosophiques et théologiques (1907), et M. Barge † 1926 dans celui de la Revue de la jeunesse (1909). En octobre 1911, Lemonnyer succède à Ambroise Gardeil † 1931 (DS, t. 6, col. 122-123) comme régent des études au Saulchoir. Sauf l'interruption des années de guerre (1914-1918), il demeure dans ces charges d'enseignement et de direction intellectuelle jusqu'en 1928. Il réside alors à Paris comme proche collaborateur de M.-S. Gillet, provincial de France depuis juillet 1927. Lorsque celui-ci est élu maître de l'ordre (septembre 1929), il choisit Lemonnyer comme assistant de langue française et fait de lui son vicaire. Lemonnyer assume ces fonctions jusqu'à sa mort, à Rome, le 9 mai 1932. Limitée à une douzaine de livres, dont plusieurs posthumes, mais répartie en de nombreuses brochures et articles de revue ou dictionnaires, l'oeuvre écrite de Lemonnyer pourrait apparaître comme assez disparate, tant elle touche aux domaines les plus divers ; elle procède cependant d'une personnalité intellectuellement et spirituellement très unifiée. Exégète de métier jusqu'à la fin de sa vie (DBS, t. 5, 1957, col. 352-354), voire pionnier de la théologie biblique (cf sa Théologie du nouveau Testament, Paris, 1928), c'est en spécialiste de l'histoire de la Révélation qu'il s'est intéressé d'emblée, à la suite de Wilhelm Schmidt dont il fit connaître les idées en France (1914, 1931), à l'ethnologie, à la philosophie et sociologie de la religion (cf Précis...

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