— Né à Valladolid, probablement avant 1690, puisqu'il sera ordonné prêtre en 1708, Antonio Guerrero reçut l'habit des ermites de Saint-Augustin au couvent de sa ville natale. Il devint une personnalité éminente de la province castillane de son ordre ; il occupa les charges de régent du collège Saint-Gabriel de Valladolid, de recteur de celui d'Alcala, de supérieur des deux maisons de Madrid, Doña Maria et San Felipe ; il fut ensuite visiteur, définiteur et provincial (1742). Il reçut aussi les titres de prédicateur apostolique et de maître en théologie. En 1748, le chapitre de sa province le chargea de mettre au point et en ordre la législation promulguée depuis 1718. Guerrero vécut la plus grande partie de sa vie religieuse au couvent de Madrid, où il mourut dans les premiers jours de 1766. On doit à Guerrero les trois ouvrages suivants. 1) L'édition des Obras del V. P. Fr. Alfonso de Orozco, 7 vol., Madrid, 1736 (DS, t. 1, col. 392-395) est en grande partie son oeuvre ; il en écrivit aussi le prologue et plusieurs préfaces. 2) Theologia moralis D. Augustini, 3 vol., Madrid, 1733, 1736 et 1740. Cette oeuvre monumentale, qui compte 2300 pages in-folio, servit de livre de textes pour l'enseignement de la morale dans les collèges de sa province ; elle est pourtant bien davantage. Remarquable, étant donné l'état des études ecclésiastiques à cette époque, elle garde sa valeur pour qui veut connaître la pensée de saint Augustin sur les questions morales. 1113 3) Retiro espiritual y sus ejercicios, Madrid, 1744, 470 p. in-8° ; rééd., 1772. Guerrero écrivit cette retraite à la demande des défmiteurs de sa province et pendant son provincialat. Les vingt premiers chapitres, théoriques, exposent ce que doit être une retraite. Suivent vingt méditations (p. 275-445), deux par jour, conformément à l'ordonnance de Paul V qui fixe les conditions à remplir pour gagner les indulgences de la retraite ; grâce à ces méditations, le retraitant emploiera tout son temps à la considération de la vie et de la passion du Christ et à celle des quatre fins dernières. On ne trouve pas la division commune, en méditations selon la vie purgative, illuminative et unitive. Chaque méditation propose la méthode suivante : considérer par la réflexion, afin de bien comprendre le sujet...

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