— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine. — 4. Influence.

1. Vie.

— D'après le Liber pontificalis (éd. L. Duchesne, t. 1, Paris, 1886, p. 238) et la lettre à Pulchérie (31, 4, éd. E. Schwartz), il est vraisemblable que Léon naquit en Toscane vers la fin du 4e siècle et que, à cause des troubles politiques, il émigra à Rome avec sa famille au début du 5e siècle. Comme l'amitié de Jean Gassien (De incarnatione, CSEL 17, p. 235-236) et de Léon n'a pu se nouer profondément qu'entre 405 (arrivée du moine à Rome, cf Pallade, Dialogus de vita Ioannis Chrysostomi, c. 3, éd. P. R. Coleman-Norton, Cambridge, 1928, p. 19, 1. 5-10) et 416 (fondations de Jean Cassien à Marseille), l'acolyte romain Léon dont parle Augustin en 418 (Ep. 191, 1) pourrait être le futur pape. Pour réaliser ce que l'histoire rapporte de sa vie, Léon a dû hériter d'une personnalité exceptionnelle, riche et noble, capable d'une énergie inflexible au service d'un idéal très élevé, fermement attachée aux principes mais souple et douce dans leur application (T. Jalland, p. 420-425 ; H. Rahner, p. 323-324) ; les événements qui précédèrent son pontificat contribuèrent à développer sa personnalité, car il fut engagé sur le plan politique, doctrinal et disciplinaire de l'Église, et 598 amené souvent à résoudre les conflits ou à réduire les tensions. C'est l'époque où pénètre davantage à Rome l'hérésie de Mani et où règne encore, quoique affaiblie, celle d'Arius ; où éclate à l'est la querelle entre Cyrille d'Alexandrie et l'hérésiarque Nestorius dont Jean Cassien instruit l'affaire à Rome en 430, à la demande de Léon, alors au service du pape Célestin (CSEL 17, loco cit.). Se succèdent le concile d'Éphèse qui condamne l'hérésie et prononce une déclaration solennelle sur le primat papal en 431, année où Léon, à la demande de Cyrille, intervient auprès du pape pour calmer l'ambition de Juvénal à devenir primat de Palestine (Ep. 119, 4, éd. Schwartz) ; puis, en 433, l'acceptation par Cyrille du...

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