Auteur : André BOLAND.
Tome 9 - Colonne 611
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Titre de l'article : LÉON XIII, pape, 1810-1903.
Début de l'article :
— 1. Vie et pontificat. — 2.
Aspects doctrinaux et spirituels.
erpressé par un ministère qui ne comprit que trop tard l'attitude de Pecci, il est nommé évêque de Pérouse (1846-1878). La semi-disgrâce où le tiennent certains milieux de curie, le secrétaire d'état Antonelli en particulier, a sur son épiscopat un effet salutaire : libéré, malgré son élévation au cardinalat (1853), de toute ambition personnelle de « faire carrière », il déploie dans ses tâches pastorales des dispositions surprenantes dont lettres et mandements se font l'écho. Nommé camerlingue en 1877, il est élu pape le 20 février 1878. Mort le 20 juillet 1903, son long pontificat apparaîtra au fil du temps comme un tournant dans l'histoire de l'Église. Dans l'immédiat, pourtant, l'action de Léon XIII fut aussi vaine qu'intense. Le bilan n'est guère brillant. La Triple Alliance a affermi la jeune Italie unifiée et l'a fait entrer dans le concert européen ; la France a dispersé les congrégations et s'achemine vers la loi de Séparation. Sauf le cas des archipels des Carolines et Palos où son intervention sollicitée apaisa la rivalité germano-espagnole (1885), la diplomatie de Léon XIII ne fut jamais l'arbitrage suprême auquel il aspirait. La « question romaine » l'en empêcha : argument avoué ou non des sympathies et des méfiances. En 1903, nul État n'eut accepté de soutenir les revendications pontificales, même sous la forme d'une internationalisation des Lois de Garantie : l'Allemagne, occupée à consolider la Triplice, refusa de s'y prêter, tout comme la France secouée par une vague d'anticléricalisme, puis par l'affaire Dreyfus. Le paradoxe italien où les blessures du Risorgimento se cicatrisaient, poussant de nombreux catholiques à accepter
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