Auteur : Suzanne-P. MICHEL.
 
Tome 9 - Colonne 626
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Titre de l'article : LÉON DE SAINT-JEAN, carme de la réforme de Touraine, 1600-1671.
Début de l'article :
— 1. Personnalité. — 2. Œuvres.
1. PERSONNALITÉ.
— Né à Rennes, le 9 juillet 1600, Jean Macé entre au couvent des grands carmes de cette ville en 1616 ; il sera désormais connu sous le nom de Léon de Saint-Jean. Sujet remarquable, doué d'un véritable talent d'orateur, prédicateur ordinaire du roi, deux fois provincial de la province de Touraine (1635-1638, 1644-1647), assistant du supérieur général (1660-1666), il meurt le 30 décembre 1671, au couvent des Billettes, à Paris, dont il avait naguère négocié la cession à l'ordre. En un temps où la culture pouvait encore viser à être universelle, Léon de Saint-Jean fut un bon représentant du savoir encyclopédique et de l'humanisme dévot. A la fois écrivain fécond, prédicateur renommé (il prononça l'oraison funèbre de Richelieu, de Joseph de Paris et de Mazarin), il est aussi un controversiste habile (il attaque la Fréquente communion d'Antoine Arnauld en 1643), mais toujours avec largeur d'esprit. Pour bien le juger, il conviendrait de replacer Léon 627 de Saint-Jean dans le cadre politique et religieux de son époque (cf DS, t. 5, col. 917-926). On s'affronte, par exemple, sur les problèmes de l'humanisme et du stoïcisme, de la « dévotion », de la grâce et de la nature pécheresse. Notre carme participe à ces querelles dans le style « bérullien », commun alors. Mais quoi qu'il en soit des ramifications de sa pensée et des positions prises aujourd'hui à son égard, — H. Bremond voit en lui un humaniste et un thomiste ; J.-P. Massaut un augustinien et un bérullien —, la doctrine spirituelle et mystique de Léon de Saint-Jean (qui seule nous intéresse ici) est dans la lignée du pseudo-Denys et surtout de Thérèse d'Avila (il en résume la doctrine dans La conduite.., t. 2, p. 685-776), encore que les oeuvres de son contemporain Jean Bona lui soient très familières. Il ne faut pas oublier pour autant qu'appartenant à la réforme de Touraine, il a reçu les leçons de Jean de Saint-Samson † 1636 (cf DS, t. 8, col. 703-710). Elles l'ont profondément marqué, si bien qu'on peut dire que ses activités si diverses procèdent d'une seule intention : enseigner la vérité, amener les hommes à la Vérité. Il reste ainsi...

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