— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Importance doctrinale. 652

1. Vie.

— Il n'y a plus à mettre en doute l'identification de « Léonce de Byzance » (βυζάντιος τῷ γένει), dont parle Cyrille de Scythopolis (Vie de saint Sabas § 72 ; Vie de Kyriakos § 13), et de « Léonce l'ermite » (ἐρημίτης ou μοαχός), auteur des traités christologiques cités ci-dessous. D'origine constantinopolitaine, ce Léonce a dû naître vers 480-490. Tout jeune, comme il le confia lui-même, il se proposa « de rechercher l'exactitude du dogme » dont il était « devenu avide ». Son âge et son inexpérience intellectuelle le retinrent un certain temps captif de « l'impiété » des nestoriens (c'est-à-dire des partisans de la christologie antiochienne de Théodore de Mopsueste). La grâce d'en haut, dit-il, « m'arracha d'entre leurs dents.., en m'inspirant une soif ardente de vertu qui me poussa à m'expatrier… Des hommes divins.., non contents de purifier l'oeil de mon âme.., le remplirent de lumière sacrée par la lecture des livres des sages divins, où ils avaient appris eux-mêmes la vérité et la vertu, purifiant ainsi mes mains et mon coeur » (PG 86, 1357c-1360a ; trad. M. Richard, dans Revue des études byzantines = REbyz, t. 5, 1947, p. 41-42). L'exil (ξενιτεία, ἐϰδημία), auquel fait allusion cette rare confidence autobiographique, se situe, au double sens de changement de lieu et de vie, probablement en Palestine. C'est en tout cas comme membre de la Nouvelle Laure, au sud de Jérusalem (il y avait été reçu par un higoumène « romain », l'éphémère Paul), que Cyrille de Scythopolis le présente d'abord implicitement : Léonce fait en effet partie du petit groupe de Nonnos, chef des moines origénistes de cette province, expulsé du monastère par l'higoumène Agapet en 514 et qui se réfugie dans la Pédias, à l'est de la ville sainte. En 520, Mamas, successeur d'Agapet, permet secrètement aux bannis de réintégrer la Nouvelle Laure (Vie de S. Sabas § 36). En avril 531, Léonce accompagne Sabas envoyé par l'épiscopat de...

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