Auteur : Pietro ZOVATTO.
 
Tome 9 - Colonne 672
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Titre de l'article : LEONI (ANTOINE-MARIE et SIMON), quiétistes, 17e siècle.
Début de l'article :
— Les deux frères Leoni, originaires de Cabiaglio (diocèse de Côme), furent arrêtés par l'Inquisition les 3 et 23 octobre 1685 et condamnés, Simone à dix ans de prison et son frère à la détention perpétuelle. Dans le cadre général du quiétisme italien, ils représentent peut-être la tendance où la coloration millénariste est la plus vive. 1° Simone Leoni (né en 1632 et prêtre) reprend purement et simplement, avec de légères variantes, les thèses principales du quiétisme : décri de la méditation, refus d'invoquer les saints, recueillement intérieur accentué pour être dans une union tranquille avec Dieu. Dans la voie passive on ne doit pas s'opposer à la tentation, car la grâce de Dieu travaille pendant que cesse totalement l'activité humaine. Le Saint-Office avait confisqué quantité de petits cahiers d'une pénitente de Leoni. Celui-ci prit à son compte la doctrine de ces cahiers. Dans la « mort mystique », l'âme est impeccable ; les contemplatifs jouissent de Dieu comme les élus ; dans l'oraison de quiétude, toute activité des puissances est suspendue, et la créature divinisée ; dans l'union avec Dieu l'âme retrouve l'état d'innocence, perd son libre arbitre et la concupiscence cesse. La christologie soutenue par Simone est un fatras d'étrangetés : le Fils est inférieur au Père ; dans l'incarnation toute l'essence (trinitaire) de Dieu s'unit à la chair ; la divinité du Christ est créée ; le Christ n'a pas été exempt de la tache originelle ni des péchés actuels ; le Christ n'est pas mort comme les autres hommes, « son coeur reste vivant » ; sa divinité est mortelle ; la Vierge n'est pas une simple créature, elle est divine. Le millénarisme de S. Leoni est lié à une réforme de l'Église fondée sur l'Écriture prescindant de l'historicité des évangiles. En résultera une « rénovation totale » qui rendra à chacun l'innocence et au démon sa malice. Le libre arbitre disparaîtra et personne ne sera damné parce qu'on ne pourra plus mourir en état de péché mortel. Le sacrifice eucharistique sera aboli et en conséquence tout sacrement ; on en conservera les cérémonies en souvenir. On mourra comme la Vierge en jouissant intérieurement de la vie de Dieu. Cette rénovation devait probablement avoir...

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