fondateur des frères (aujourd'hui : « religieux de… ») de Saint-Vincent de Paul, 1803-1874. — 1. Vie. — 2. Vie spirituelle. 682

1. Vie.

— Né le 10 août 1803 à Caudebec-en-Caux (Normandie), Jean-Léon Le Prévost fréquenta le collège de Rouen. Vu la situation financière de sa famille, et malgré une santé chétive, il devint clerc de notaire, puis entra dans l'enseignement (Lisieux, etc). A partir de 1827, il est fonctionnaire de l'administration des cultes à Paris. Attiré par le jeune mouvement romantique (Victor Hugo, Sainte-Beuve, etc), il participe à l'activité littéraire (journalisme, etc). Des liens fraternels avec Victor Pavie contribuent à le ramener à la pratique religieuse. Il fréquente les animateurs du renouveau catholique : Gerbet, Montalembert, Lacordaire. Il contracte malencontreusement un « mariage de charité » (1834), qui aboutit, après bien des souffrances, à une séparation à l'amiable en 1845 /6 (sa femme mourra en 1859). Pendant ce temps-là, sur l'invitation de Frédéric Ozanam, il devient en juin-juillet 1833 l'un des quinze premiers membres de la société de Saint-Vincent de Paul. C'est l'événement capital de sa vie. Son influence est tout de suite décisive sur l'esprit et la diffusion de la société naissante. Il fonde et préside (pendant une vingtaine d'années) la conférence de Saint-Sulpice. Sous son impulsion naissent les oeuvres les plus diverses en faveur des jeunes détenus, des orphelins, des apprentis, de la famille ouvrière, sous forme de bibliothèque populaire, de caisse des loyers, d'asile de vieillards, de fourneaux économiques, de patronages, de cercles d'ouvriers, ou encore d'oeuvres pastorales (catéchismes, premières communions, régularisation de foyers, prédications populaires en particulier avec Louis Millériot † 1881). Voir I. Mullois, Manuel de charité (Paris, 1851 svv). Il s'agit de secourir concrètement et au jour le jour la misère partout où elle se manifeste, d'assainir les mentalités désaxées par la Révolution, de s'opposer à la déchristianisation progressive du monde ouvrier, de « spiritualiser et d'ennoblir l'industrie moderne » (Vie, t. 1, p. 305). Pour assurer la...

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