Auteur : Michel JOIN-LAMBERT.
 
Tome 6 - Colonne 1131
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Titre de l'article : GUIBAUD (EUSTACHE), oratorien, 1711-1794.
Début de l'article :
— Cousin de Massillon par sa mère, Eustache Guibaud naquit à Hyères le 20 septembre 1711. Après des études chez les jésuites de Toulon, il songea à entrer dans la compagnie de Jésus, mais en fut détourné par sa famille. Il se présenta alors à l'Oratoire et fit son noviciat à Aix en 1730. Guibaud enseigna, durant toute sa vie, les lettres et les sciences, successivement aux collèges de Pézenas (1738-1746), Marseille (1746-1748), Rumilly, Condom, Soissons, Lyon (1764-1788), et de nouveau Marseille (1788-1792). Retiré chez son frère à Hyères, il y meurt le 31 décembre 1794. Guibaud est un janséniste typique. Il refusa une invitation de Massillon à travailler au diocèse de Clermont : « Peut-être qu'insinuant comme il l'était, il (Massillon) m'aurait engagé à adopter ses sentiments sur les affaires du temps ». Pour ne pas avoir à signer le formulaire d'acceptation de la bulle Unigenitus, il refusa à Soissons de recevoir les ordres et resta toute sa vie simple laïc : « Peut-être que je me serais perdu, si j'avais été prêtre, au lieu que j'ai moins à craindre, étant le dernier dans la maison du Seigneur ». Pour le reste, homme de vie austère et retirée, influent auprès du clergé pendant son séjour à Lyon, bien vu des Nouvelles ecclésiastiques, mais mal de Mgr de Belzunce à Marseille et de Mgr de Bourdeilles à Soissons, accueillant avec joie la Constitution civile du clergé à laquelle il donna sa signature parce qu'elle annulait les décisions anti-jansénistes. Il eut le temps de perdre ses illusions et mourut fort opposé à la Révolution. L'oeuvre imprimée de Guibaud n'est pas négligeable. Il collabora avec Joseph Valla et Joseph Chabaud, oratoriens, au Dictionnaire historique, littéraire et critique communément attribué à Pierre Barral (6 vol., Soissons, 1758-1759) et y écrivit l'article sur Saint-Cyran ; le reste de sa collaboration est difficilement discernable. De son premier ouvrage, Gémissements d'une âme 1132 pénitente, le seul qui intéresse directement la spiritualité, nous parlons plus loin. Guibaud publia une Explication des pseaumes, à l'usage principalement des collèges, des séminaires et des familles chrétiennes (3 vol., Avignon, 1781, 1791 ;...

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