Auteur : Jean-Robert ARMOGATHE.
 
Tome 9 - Colonne 693
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Titre de l'article : LE ROY (GUILLAUME), prêtre janséniste, 1610-1684.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Spiritualité. — 3. Œuvres.
1. VIE. POLÉMIQUES.
— Fils de David Leroy, secrétaire du roi, et d'Opportune de Choisy, Guillaume est né à Caen le 10 janvier 1610. Destiné aux ordres, il est pourvu, très jeune, d'un canonicat à Notre-Dame de Paris ; il obtient d'autres bénéfices ; en 1653, il échange son canonicat contre l'abbaye cistercienne de Haute-fontaine au diocèse de Châlons. Fin lettré et bon écrivain, il devient l'ami d'Antoine Godeau, évêque de Grasse et de Vence, de Jean Chapelain, de Valentin Conrart. Sa Prière à Dieu pour demander la grâce d'une véritable conversion (1650) eut un grand succès. C'est surtout pour la défense de Port-Royal que Le Roy utilise ses talents (voir G. Namer, p. 20 svv) ; c'est pour cela, semble-t-il, que Mazarin lui refuse le siège épiscopal de Grasse, proposé par Godeau. De 1653 à 1661, il se retire dans sa maison de Mérentais près de Port-Royal des Champs, où il mène une vie confortable, mais de grande piété, et où il accueille en 1657-1658, les jansénistes exilés ; il y organise la « résistance extrême » parmi ses amis parisiens mais aussi à Port-Royal, chez les principales religieuses de la jeune génération (Marie-Madeleine de Fargis, Françoise-Agathe de Sainte-Marthe, Angélique de Saint-Jean, Jacqueline Pascal) (cf J. Orcibal, Port-Royal entre le miracle et l'obéissance, Paris, 1957, p. 33 svv) ; il refuse, en particulier, de signer le formulaire « expliqué » par le premier mandement des grands vicaires parisiens (8 juin 1661), refus de compromis qui l'opposa à Arnauld (juin-juillet 1661). Sa Lettre sur la constance et le courage qu'on doit avoir pour la vérité (publiée probablement en novembre 1661), écrite aux religieuses, leur déconseille toute signature (après le second 694 mandement parisien, 31 octobre 1661, et l'accord d'Arnauld et de ses amis pour accepter le formulaire avec une restriction écrite) : « Les ennemis de la vérité, quelque forts et quelque soutenus qu'ils soient par la faveur et la puissance des hommes, ne sauraient jamais en triompher, ne sauraient jamais la vaincre. Ils ne peuvent triompher que de la faiblesse et de la lâcheté de ceux...

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