Auteur : Dominique JULIA.
Tome 9 - Colonne 699
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Titre de l'article : LE SEMELIER (LE SEMELLIER ; JEAN-LAURENT), doctrinaire, 1660-1725.
Début de l'article :
— Né à Paris en 1660 d'un père secrétaire du roi, Jean-Laurent Le Semelier entre en 1678 dans la congrégation de la Doctrine chrétienne. Professeur de théologie, il est nommé en 1705 recteur de Saint-Julien, l'une des trois maisons parisiennes de la congrégation ; il signe, avec l'ensemble des pères qui y résident, l'appel contre la Constitution Unigenitusen 1717. Il avait été chargé par le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, de diriger les conférences ecclésiastiques du diocèse établies depuis 1697 à Saint-Nicolas du Chardonnet et destinées à servir de séminaire de formation continue au clergé paroissial. Douze volumes de conférences parurent de son vivant : cinq sur le mariage, quatre sur l'usure et la restitution. Dix autres furent publiés après sa mort (quatre sur le décalogue et six sur plusieurs points importants de la morale chrétienne), recueillis par Charles-François Le Roy (1699-1787), janséniste notoire, qui avait quitté l'Oratoire en 1746, lorsque le supérieur général imposa l'acceptation de la Bulle
Unigenitus.Comme toujours, les conférences ecclésiastiques se situent à mi-chemin d'une élaboration collective produite au cours de réunions régulières, et d'une recomposition finale par l'auteur du recueil. Il semble bien que Le Semelier ait lui-même utilisé les manuscrits du chanoine Le Paige et de Joseph Boucher (curé de Saint-Nicolas du Chardonnet), appelants et réappelants célèbres. Si les conférences sur l'usure et la restitution, et celles sur le mariage, reproduisent fidèlement la tradition et les conclusions de la Sorbonne, les conférences sur la morale sont chaque fois accompagnées d'une rubrique intitulée « fausses maximes des nouveaux casuistes » qui désigne le laxisme et le probabilisme condamnés par Innocent XI en 1679 et l'Assemblée générale du clergé de 1700. L'hostilité aux cultes populaires des saints, à une dévotion exagérée à Marie (notamment à « Marie corédemptrice et réparatrice des hommes »), au quiétisme, la revendication de la langue vulgaire dans la liturgie et d'un canon prononcé à voix haute et intelligible, autant de thèmes qui soulignent l'option idéologique de leur auteur mais aussi celle de la famille religieuse à laquelle il appartenait. Le Semelier mourut à Paris le 2 juin...
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