Auteur : Guy OURY.
 
Tome 9 - Colonne 703
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Titre de l'article : LE SERGENT (CHARLOTTE), bénédictine, 1604-1677.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Itinéraire mystique. Seule, Jacqueline Blémur nous renseigne sur cette bénédictine dans son Abrégé de la vie de la Vén. M. Charlotte Le Sergent, dite de Saint-Jean l'Évangéliste, religieuse de l'abbaye royale de Montmartre (Paris, Lambert, 1685, 305 p. in-12° ; Bibliothèque nat.), réédité sous le titre de Vie de la V. M. de S. Jean l'Évangéliste (Paris, N. Le Clerc, 1689, 305 p. ; bibl. des jésuites de Chantilly). La biographe a travaillé sur les papiers intimes de la religieuse qu'elle cite et dont elle a édité quelques lettres. H. Bremond considère Ch. Le Sergent comme « la plus sublime des mystiques de Montmartre » (Histoire.., t. 2, p. 467).
1. Vie.
— Charlotte Le Sergent naît à Paris en 1604 au sein d'une famille notable. Est-ce son père, Claude, qui est conseiller à la chambre des comptes et annobli 704 en 1615 (Paris, Bibl. nat., ms fr, 4139, f. 164) ? La famille semble avoir résidé sur la paroisse de Saint-Jean-en-Grève. Claude, un des frères cadets de Charlotte, devait se faire minime ; Bremond a également parlé de lui, il présente de nombreuses affinités spirituelles avec sa soeur. Celle-ci aimait le monde et s'irritait « jusqu'à la fureur » des importunités de la grâce, car elle aurait voulu « vivre à son aise » (Vie, p. 10) ; c'est à l'âge de quatorze ou seize ans qu'elle se rendit aux instances divines, à la vue, en l'église Saint-Jean-en-Grève, d'un pauvre charbonnier contemplant avec amour le crucifix. Elle se mit alors sous la direction des jésuites ; son attrait la poussait vers le Carmel, mais sa famille trouvait que l'abbaye de Montmartre flattait davantage ses ambitions et l'y plaça. L'abbesse en était la réformatrice Marie de Beauvilliers (1574-1652 ; DS, t. 1, col. 1320-1322). La vie religieuse de mère Charlotte n'est marquée par aucun événement notable ; elle fut maîtresse des novices à Montmartre et prieure en divers monastères dépendant de l'abbaye parisienne (après Montmartre, à Marsac, 1652, Notre-Dame de Grâce, 1655, etc) ; elle mourut à Montmartre le 6 août 1677. De toutes ses disciples, la plus connue est Anne-Berthe de...

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