— L'expression « Lettres spirituelles » apparaît souvent dans les titres des ouvrages de spiritualité, surtout aux 17e et 18e siècles. Elle recouvre essentiellement deux réalités différentes : une correspondance adressée à une personne réelle dans le cadre de la direction spirituelle (DS, t. 3, col. 1002-1216), qu'il s'agisse des lettres du dirigé ou, — c'est le cas le plus fréquent —, de celles du directeur, et les « lettres-traités » ; dans ce dernier genre, l'auteur utilise la forme littéraire de la lettre à un correspondant fictif pour exposer une doctrine.
Le recueil des lettres de direction de J.-P. de Caussade (DS, t. 2, col. 354-370) est un bon exemple du premier genre. Du second, on peut citer les Lettres spirituelles du capucin Ambroise de Lombez (DS, t. 1, col. 430-432) ; on peut y rattacher les lettres-traités adressées à des correspondants réels, comme la Lettre d'or de Guillaume de Saint-Thierry aux chartreux du Mont-Dieu qui est un traité de la vie solitaire (DS, t. 6, col. 1241-1263).