— Née à Péronne (Picardie) en 1616 ou 1617, Catherine Levesque, fille d'un avocat, vit sa famille décimée par la peste en 1632 (Les cinq fleurs.., p. 118-120). Sa soeur aînée, Marie, deviendra abbesse des clarisses colettines. Catherine épousa en 1638 « noble homme » Basile Le Vaillant (ou Vaillant), capitaine des arquebusiers. Il mourut au plus tard en 1650, laissant cinq enfants (Claude, né en 1645, entrera chez les capucins). Veuve, Catherine vécut à Saint-Lazare, qui était une ancienne maladrerie, transformée en maison de retraite. Il semble toutefois qu'elle se soit remariée à un parisien, N. Muet. Elle mourut à Paris le 1er juillet 1693. Versificatrice, biographe, moraliste et auteur spirituel, « mademoiselle Catherine Levesque de Péronne » (ses ouvrages sont publiés sous ces appellations) a beaucoup écrit, — ce qui est relativement rare chez les femmes au 17e siècle. 1) Le triomphe de la croix, contenant les trois états de la perfection chrétienne (Paris, 1668, 266 p. in-8°). Le plus souvent en alexandrins, assez pauvres, l'auteur développe le cheminement des états « lumineux, ténébreux et bienheureux » de la vie spirituelle. La manière superficielle et banale avec laquelle l'expérience de Thérèse d'Avila est transposée fait apparaître le manque d'expérience intérieure de Catherine ; 737 elle n'en manifeste pas moins la pénétration et l'influence du vocabulaire des mystiques hors des cloîtres (pur abandon, perte de soi, pur amour, vie essentielle, etc). Ce qui provoque les accusations « d'hérétique et de folle,/D'infâme pécheresse et d'infernale école » (p. 184). Faudrait-il y voir un rebondissement de l'affaire des « illuminés de Picardie » ? (DS, t. 6, col. 1106-1110). 2) Les cinq fleurs de la grâce, contenant le chef d'oeuvre de la nature et de la grâce dans la divine Marie Mère de Dieu avec l'amour

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