Auteur : Guy OURY.
 
Tome 9 - Colonne 746
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Titre de l'article : L’HUILLIER (ALBERT), bénédictin, 1852-1928.
Début de l'article :
— Né à Béziers le 6 décembre 1852 au sein d'une famille d'officiers, Albert L'Huillier prépara d'abord l'École militaire de Saint-Cyr ; la rencontre de Prosper Guéranger l'orienta vers l'abbaye de Solesmes où il reçut l'habit le 28 avril 1872 ; profès le 23 janvier 1874, il fut ordonné prêtre le 17 mars 1877. Il participa aux deux fondations de Wisques et de Farnborough, fut quelque temps procureur de sa congrégation à Rome, résida au monastère de Marseille avant de se fixer à l'abbaye de Clervaux (Grand-Duché de Luxembourg) en 1921, où il mourut le 12 août 1928. Son Explication ascétique et historique de la Règle de saint Benoît (2 vol., Paris, 1901 ; trad. allemande, Fribourg-en-Brisgau, 1907) est l'oeuvre d'un religieux qui fait part de son expérience, principalement aux monastères de moniales qui manquent d'ouvrages de cette sorte. Sans prétention critique ni recherche d'érudition, L'Huillier expose le sens littéral de la Règle, l'ascèse de saint Benoît, et dégage les idées-forces. Le commentaire se ressent de l'enseignement oral, mais il essaie de mettre en valeur l'esprit de la Règle, montre la place des observances et rejoint l'intention profonde qui les inspire. La théologie sous-jacente est celle de saint Thomas. L'Huillier cite le pseudo-Denys, Augustin, Jean Cassien, Grégoire le Grand, Hugues de Saint-Victor, Gertrude, mais aussi Louis de Blois, Thérèse d'Avila, Bossuet, Charles Gay, F. W. Faber et Cécile Bruyère ; il encourage la lecture assidue des Pères. Son intention est de conduire à la grande tradition « de l'enseignement spirituel qui remonte de saint Thomas à l'école de Saint-Victor, et par saint Benoît et Cassien aux Pères de la solitude » (t. 1, p. 159). Il décrit la perfection monastique comme l'épanouissement de la charité théologale dans la plénitude du développement de l'amour de Dieu et du prochain ; il est soucieux de marquer le lien vital qui unit office divin et oraison (t. 2, p. 355-396). Il se montre en cela disciple fidèle de Guéranger. Plusieurs de ses livres relèvent de l'histoire monastique, telle la Vie de saint Hugues, abbé de Cluny (Solesmes, 1888), Saint Thomas de Cantorbéry (2 vol., Paris, 1891-1892), Le Patriarche saint...

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