— 1. Vocabulaire. — 2. Aperçu historique. — 3. De la libéralité des anciens à la libéralité des chrétiens. — 4. Libéralité, don de soi à Dieu et au prochain.

1. Vocabulaire.

— Dans la langue latine classique, liberalis présente une triple acception : ce qui concerne l'homme libre par opposition à l'esclave, à l'affranchi ; ce qui est digne d'un homme libre ; généreux sous le rapport de l'argent (cf A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris, 1951, p. 632). En français, « libéral » et « libéralité » se sont délestés peu à peu de toute référence à l'état d'homme libre (on en trouve encore trace chez Mme de Staël, au dire de Littré). Désormais, « libéralité » a deux sens : l'un psychologique et moral, « disposition à donner » ; l'autre concret, « don largement mesuré ». Le premier sens est presque synonyme de générosité (cf DS, GÉNÉROSITÉ, t. 6, col. 187-195). Mais il y a une nuance : générosité qualifie une attitude spirituelle, libéralité vise directement une forme, — la donation —, sous laquelle s'exprime la générosité. C'est en ce dernier sens que la libéralité est étudiée ici. Cependant les auteurs la décrivent parfois sous le mot de générosité.

2. Aperçu historique.

— 1° Lorsqu'ils pénètrent dans la littérature chrétienne, liberalis et liberalitas sont chargés d'une histoire assez longue. Aristote a étudié la libéralité, vertu de l'homme libre (Éthique à Nicomaque IV, 1, 2, 3), Cicéron en a parlé (De oratore 2, 105 ; De officiis 1, 20), Sénèque en a traité largement (De beneficiis II, 1, 3). 2° Quelques auteurs chrétiens d'Occident, à l'époque patristique, reflètent plus ou moins Sénèque, Cicéron, Aristote, tels saint Ambroise (De officiis 30, PL 16, 65-67) et saint Jérôme (Epist. 58, PL 22, 564 ; In Ep. ad Galatas 3, 6, PL 26, 433). En Orient, Aristote ne paraît pas exercer d'influence sur les...

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