Auteur : Luis LADARIA.
 
Tome 9 - Colonne 839
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Titre de l'article : LICINIANO DE CARTHAGÈNE, moine et évêque, † vers 602.
Début de l'article :
— Né vraisemblablement en Espagne (on ignore le lieu), Liciniano (ou Luciniano) fut sans doute moine en quelque monastère de l'est espagnol. On sait, par Isidore de Séville (De viris illustribus 42, PL 83, 1104), qu'il fut évêque de Cartago Spartaria, l'actuelle Carthagène. Son activité épiscopale se situe approximativement entre 582 et 602. Il mourut à Constantinople, empoisonné peut-être par les partisans du gouverneur byzantin du sud-est de l'Espagne (Liciniano était allé à Constantinople porter plainte contre les procédés arbitraires du gouverneur). Seules trois lettres de Liciniano nous sont parvenues. La Lettre à Épiphane (PL 72, 691-700), diacre, est connue généralement sous le nom de « seconde lettre » (sauf en l'édition de Vega), encore qu'il reste à examiner quelle fut la première. Sévère, futur évêque de Malaga, apparaît comme coauteur. Elle vise à réfuter la doctrine d'un évêque qui niait la spiritualité des anges et de l'âme. Liciniano répond en faisant appel aux textes de l'Écriture, où spiritus est appliqué aux anges et aux hommes, et en invoquant des arguments de raison : l'âme humaine n'a pas de dimensions et ne tient sa substance d'aucun des quatre éléments fondamentaux (§ 10). Elle n'est point enclose dans le corps, sinon en tant qu'elle le dirige et le vivifie ; elle est tout entière en ses membres, même les plus insignifiants (13) ; elle n'a pas de quantité, car elle peut contenir les images 840 de toutes les choses dont la grandeur nous dépasse (14) ; enfin elle peut former des idées de choses incorporelles ; c'est la preuve décisive qu'elle est incorporelle (15). De ce développement philosophique, Liciniano tire une conséquence pour la vie spirituelle : qui cherche à ressembler à Dieu, qui est esprit, doit renoncer à ce monde, qui est corporel (19). Aucune originalité en ces vues ; Liciniano dépend à peu près totalement d'Augustin et de Claudien Mamert, qu'il cite au reste abondamment (18-21). La Lettre à saint Grégoire le Grand (PL 72, 689-692) loue la Regula pastoralis de Grégoire. Liciniano la considère dans la grande tradition des Pères qui ont écrit sur les pasteurs de l'Église : Hilaire, Ambroise, Augustin, Grégoire de Nazianze...

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