— Né à Francfort-sur-le-Main le 21 janvier 1875, Johannes Lindworsky entra le 28 avril 1897 au noviciat des jésuites de Blyenbeck. Il étudia la psychologie auprès de J. Fröbes † 1947, jésuite, à Valkenburg, et auprès de O. Külpe † 1915 à Munich et à Bonn ; prêtre en 1909, docteur en 1915 à Munich, il obtint l'habilitation à l'enseignement supérieur en psychologie en 1920 à Cologne. Chargé de cours à Cologne à partir de 1923, puis professeur ordinaire de 1927 à 1939 à la Deutsche Karls Universität de Prague, il mourut à Essen le 9 septembre 1939. L'objet central de sa recherche fut la psychologie de la pensée et de la volonté. Disciple de Fröbes et de Külpe, il s'efforça de réaliser la synthèse entre la méthode de la néo-scolastique et celle de la psychologie scientifique. Dans l'étude de la pensée, il se concentre sur le problème de la perception des relations, où il voyait le noyau de tout acte de penser ; il estimait en outre que la saisie de la totalité est la condition d'une exacte compréhension des éléments. Sa doctrine de la volonté offre des applications importantes pour l'éducation morale et religieuse, du fait qu'elle démontre la nécessité de motivations puissantes pour assurer l'énergie et la persévérance du vouloir. Lindworsky est un des principaux représentants de la tendance qui conçoit la volonté comme une fonction d'aiguillage et non comme une force psychique séparée, faisant dépendre l'énergie du vouloir du dynamisme des motivations, c'est-à-dire des valeurs. Sa Psychologie der Aszese, qui intéresse directement la spiritualité, applique ces principes à l'ascèse chrétienne (cf A. Willwoll, ZAM, t. 11, 1936, p. 1-21). « L'ascèse chrétienne, c'est l'effort pour atteindre la perfection chrétienne. Et celle-ci consiste dans l'accomplissement aussi parfait que possible de la volonté de Dieu » (trad. franç., Paris, 1936, p. 11). Condition de l'équilibre et de la santé de l'esprit, l'ascèse implique une conception de la « vocation personnelle » comme synthèse d'un appel de Dieu prudemment discerné (vg d'après les règles d'élection de saint Ignace) et une réponse généreuse visant moins « l'acquisition des vertus » que la formation d'une « personnalité religieuse » (p. 17). La...

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