— Né à Saragosse, en 1598, Juan Bautista Lisaca fit profession chez les augustins de la ville, le 15 février 1615. Ce fut un homme très docte, notamment en philosophie, en théologie, en Écriture sainte, et aussi un orateur et poète. Son séjour à Huesca (1628-1640) 863 est bien connu : il fut à trois reprises prieur du couvent ; à l'université, il obtint les degrés de maître ès arts et docteur en théologie (1631), et il occupa la chaire des arts, de Scot et, en théologie, celles de Vêpres et de Prime. Il fut qualificateur du Saint-Office pour l'Aragon, examinateur synodal en divers diocèses et recteur du collège Saint-Thomas de Villeneuve à Saragosse. C'est là qu'il mourut en 1651. Selon Jaime Jordan, il composa beaucoup de livres de grande érudition, mais déjà, vers 1700, on ne conservait plus à Huesca, que quelques volumes de théologie et de prédication dont on ignore à présent le sort. Lisaca publia Los Grados del amor de Dios, en theórica y práctica, sobre el opúsculo sesenta y uno De dilectione, del Angélico Doctor Santo Tomás, en prose et en vers, Huesca, 1635 (2e éd., 245 p. in-8°, Madrid, 1782, à laquelle nous nous référons). Sous ce titre, sont réunis, réadaptés en un seul, trois ouvrages de trois auteurs. La partie théorique (p. 1-95), « oeuvre en style de cour et d'esprit cartusien » (prologue de Lisaca), a été écrite par le chartreux Diego de Funes † 1622. Le manuscrit de Diego parvint peut-être à Lisaca par le chevalier Martin de Funes y Copones (frère de Diego ?), qui mourut à Saragosse (1585-1625), avec le désir de se faire augustin (Jordan, t. 3, p. 217), ou par son exécuteur testamentaire, Juan Muñoz de Pamplona, oncle de Diego. La partie pratique (p. 142-240) fut « rédigée » par Lisaca, à la demande de Luisa de Padilla, comtesse de Aranda. Entre ces deux parties, Lisaca reprit (p. 95-142) une composition poétique, Estímulo del Divino Amor, qu'il attribue à Luis de Léon. L'opuscule De dilectione et l'Estímulo ont été à diverses reprises édités respectivement parmi les traités de saint Thomas (vg Opuscula omnia, Lyon, 1562, p. 438-467, vraisemblablement utilisés par Funes et Lisaca) ou en appendice aux poésies de Luis de Léon, parmi...

[...]