— Né à Chartres vers 1650, Étienne Lochon (dont nous ne connaissons pas grand chose) fut docteur en théologie de la Sorbonne en 1674. Il était déjà ou devint ensuite curé de Bethonvilliers, au diocèse de Chartres ; il résignera sa charge en 1702 pour des raisons de santé. Il vécut désormais à Paris, où il mourut (d'après J. Carreyre) en février 1718. 954 Lochon publia à Paris, le plus souvent sous l'anonymat, plusieurs ouvrages qui attirèrent l'attention ; ils intéressent la pastorale et la vie chrétienne. En 1679, paraissent 1° Le vray dévot en toute sorte d'estats selon l'Écriture sainte et les Pères de l'Église (669 pages) et 2° Le vray dévot, considéré à l'estat du mariage et des peines qui s'y rencontrent. — 3° Les illusions du faux zèle. Morale allégorique (1696) sont alors un sujet à la mode (cf F. Guilloré, DS, t. 6, col. 1284 svv) ; le dialogue entre la « Prudence » et le « Zèle » est d'une franchise surprenante. — 4° Suit un ouvrage de droit pastoral, l'Abrégé de la discipline de l'Église (2 vol., 1702-1705), qui offre aux prêtres un recueil de canons concernant l'état ecclésiastique, les moeurs et les vertus sacerdotales, les bénéfices, etc. — 5° Le Traité du secret de la confession (1708 ; et Supplément, 1710) est un travail d'érudition canonique provoqué par quelques cas d'actualité de morale sacramentelle ; il eut un certain retentissement. — 6° La mort des pécheurs dans l'impénitence, d'après des exemples tirés de l'Écriture (1709). — Enfin, 7° les Entretiens d'un homme de cour et d'un solitaire sur la conduite des grands (1713) mettent en scène « Armand » (de Rancé) et un gentilhomme auquel l'abbé de la Trappe expose avec bon sens et finesse certaines conséquences pratiques de la vie chrétienne d'un seigneur. Lochon manifeste une grande connaissance de la psychologie des chrétiens de son temps ; il en discerne avec clairvoyance, acuité, voire quelque cruauté, les mobiles et les travers. Il est bien le contemporain de La Bruyère et de ses portraits. Il décrit, sans doute d'après son expérience pastorale, l'état hypocrite dans lequel...

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