— Sous ce mot on désigne une prière de protection, d'origine celtique, composée d'éléments bien distincts, et qui remonte au septième siècle. Cette forme de prière a pris une place importante dans la piété des irlandais, qui ont gardé un attachement spécial à la Lorica de saint Patrice, leur patron national. — 1. Origine. — 2. Pièces principales. — 3. Caractéristiques. Grâce aux chercheurs qui se sont intéressés à l'histoire des Églises celtiques, on dispose d'une documentation considérable sur les loricae, même s'il reste parfois à la contrôler. L'étude de base est celle de L. Gougaud († 1941 ; cf DS, t. 6, col. 607-608), spécialiste des chrétientés celtiques (Étude sur les loricae celtiques et sur les prières qui s'en rapprochent, dans Bulletin d'ancienne littérature et d'archéologie chrétiennes, t. 1, 1911, p. 265-281 ; t. 2, 1912, p. 33-41, 101-127 ; résumé par H. Leclercq, DACL, t. 9, 1930, col. 2511-2516) ; pour l'état actuel des recherches, consulter le recueil bibliographique de J. F. Kenney (The Sources for the early History of Ireland, 2e éd., Shannon, 1968).

1. ORIGINE.

— La cuirasse (lorica) des romains et orientaux et aussi des barbares était une arme défensive qui couvrait le torse depuis la gorge jusqu'à l'aine ; elle ne fut pas adoptée par les irlandais avant le 1008 10e siècle. Même si le point de départ de la prière de protection est d'inspiration guerrière, c'est dans la Bible qu'il faut le chercher de façon plus précise (Éphés. 6, 13-18 ; cf 1 Thess. 5, 8) : Propterea accipite armaturam Dei, ut possitis resistere in die malo, et in omnibus perfecti stare. State ergo succincti lumbos vestros in veritate et induti loricam justitiae, et calceati pedes in praeparatione Evangelii pacis : in omnibus sumentes scutum fidei, in quo possitis omnia tela nequissimi ignea extinguere, et galeam salutis assumite : et gladium spiritus (quod est verbum Dei), per omnem orationem et obsecrationem orantes omni tempore in spiritu. Le mot lorica a été relevé dans ce...

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