Auteur : Henri de GENSAC.
 
Tome 9 - Colonne 1013
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Titre de l'article : LORYOT (FRANÇOIS), jésuite, 1571-1642.
Début de l'article :
— Né à Laval en 1571, et admis au noviciat des jésuites le 2 décembre 1591, François Loryot enseigna les humanités, la philosophie et la théologie. Tombé malade chez les carmes d'Angers, il mourut le 10 juin 1642 et fut enterré dans leur église. Deux ouvrages publiés à Paris en 1614 relèvent à peine de la théologie spirituelle : Les secrets moraux concernant les passions du coeur humain et Les fleurs des secrets moraux sur les passions du coeur humain. Sur plus de deux mille pages, l'auteur procède par questions et réponses, abordant sans ordre des thèmes assez hétéroclites que suggèrent des coutumes universelles ou particulières à diverses classes sociales. Sa science permet à Loryot de citer force philosophes et moralistes de l'antiquité, mais ne l'empêche pas de donner dans certaines bizarreries. On s'accorderait volontiers avec B. Hauréau qui parle de « théologie burlesque » et pousse la critique : « L'auteur déclare qu'il s'est fait un système du désordre, un plan de la confusion… C'est la méthode de Montaigne ; mais on admire Montaigne, on ne l'imite pas ». Ces livres présentent toutefois l'intérêt de fournir des informations sur les moeurs du 17e siècle commençant, en donnant un échantillon d'humanisme érudit et optimiste. Bien que sur le plan de la méthode et du style les Parallèles de l'amour divin et humain (Paris, 1620) s'apparentent aux Secrets, on y perçoit un accent religieux et chrétien plus prononcé. Sur la connaissance et l'amour de Dieu, à partir des expériences de la vie de relation, Loryot emprunte encore beaucoup à la métaphysique et à l'éthique du paganisme. Mais interviennent aussi les données propres à la révélation : péché originel, rédemption, grâce et providence surnaturelle, etc. Réagissant vraisemblablement contre le protestantisme, Loryot affirme que la grâce peut venir à bout de notre corruption native et restituer, en la transformant, notre capacité à aimer efficacement le souverain Bien. Ainsi se dégage une ascèse d'inspiration évangélique, s'ouvrent des perspectives de mystique chrétienne. Le recours éclectique aux anciens est alors une méthode plutôt que la recherche d'une sagesse apparemment capable de se suffire à...

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