Auteur : Bernhard SCHULTZE.
Tome 9 - Colonne 1019
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : LOT-BORODINE (MYRRHA), 1882-1957.
Début de l'article :
— Née près de Saint-Pétersbourg le 21 janvier 1882, Myrrha Borodine étudia dans cette capitale, s'intéressant particulièrement à la religion de l'ancienne Grèce et à la littérature française du moyen âge. Son milieu était pratiquant mais indifférent. A partir de 1900, elle participe aux réunions qui rapprochent l'intelligentsia russe de l'Église officielle. Arrivée en France en 1906, elle obtient un doctorat d'université à Paris et épouse l'historien Ferdinand Lot. A partir de 1925, elle fait partie du cercle de N. Berdjaev et des réunions interconfessionnelles qui veulent approfondir les richesses de l'Orthodoxie ; elle suit aussi les cours du théologien jésuite J. Lebreton (DS, t. 9, col. 455-457) et ceux d'Etienne Gilson sur saint Bernard. En s'intéressant à l'amour au moyen âge et au mythe du Graal, elle est orientée vers les spirituels cisterciens et le culte de la Vierge Marie. Elle a alors des contacts avec des bénédictins et des dominicains.
En 1930, elle entend chez Berdjaev une conférence de Georges Florovsky sur « la déification dans l'Orient grec » qui va être le point de départ de nouveaux travaux. En 1936, dans la revue Putj(n. 52, p. 45-55), elle critique le nationalisme religieux russe et veut montrer, sous l'influence de Lossky (cf notice
supra), l'universalité de l'Orthodoxie. Sa crainte de blesser « l'intégrité charismatique de l'orthodoxie pravoslave » ne l'empêche pas de participer à des réunions oecuméniques avec catholiques et anglicans. M. Lot-Borodine mourut à Fontenay-aux-Roses, près de Paris, le 18 juillet 1957. Sa pensée fut marquée par R. Otto
(Das Heilige)et surtout par Lossky ; comme ce dernier, elle voit la patristique grecque à travers la doctrine des énergies incréées de Grégoire Palamas. Ses écrits se soucient moins de la recherche érudite que de l'expression vivante et personnelle de la mystique byzantine, au point qu'il est difficile de discerner nettement entre ce qui est sa propre expérience spirituelle et celle de ses auteurs. Dans la christologie du concile de Chalcédoine, elle accentue la glorification du Christ ; si elle accepte la croix du Seigneur, elle refuse une « imitation physique de sa souffrance ».
[...]
Cet extrait est constitué d'environ
1 page
et l'article complet contient
2 pages.