— Né à Nancy en 1614, Nicolas Louys reçoit à dix-sept ans l'habit prémontré dans l'abbaye réformée de Saint-Paul de Verdun (1631). Après un noviciat de deux ans, il fait profession le 6 janvier 1633 et reçoit le prénom religieux d'Épiphane. Il est envoyé à Flabémont, puis à Pont-à-Mousson, où il est admis au sous-diaconat en 1635 et au sacerdoce en 1637. Bien qu'il suive les cours de théologie aux moments les plus troublés de l'université lorraine tenue par les jésuites et qu'il ne soit reçu docteur en théologie qu'en 1663, dès l'année suivant son ordination il enseigne la théologie à Saint-Jean de Falaise, dernière venue des cinq abbayes réformées de Normandie. En 1643, Louys est à Genlis, maison dont il sera prieur une dizaine d'années plus tard. C'est vers les années 1650 que Louys commence à jouer un rôle important dans le gouvernement des prémontrés de l'Antique rigueur, réformés par Servais de Lairuelz (DS, t. 9, col. 117-119). A cette époque, il est procureur auprès du Saint-Siège et de la cour de France, ce qui lui fait faire trois séjours à Rome. 1089 Il en profite pour mener à bien la fondation de la maison de Brieulles-sur-Meuse, oeuvre qui lui a été confiée par Joachim Vautrin, lorrain résidant à Rome, qui s'en remit totalement à Louys. En 1655, il est prieur de Saint-Paul de Verdun, abbaye en commende, puis prieur du Belval, et enfin, en 1663, il sera élu abbé d'Étival. Dès 1654 et jusqu'à la fin de sa vie, il est très fréquemment définiteur et secrétaire des chapitres généraux de la réforme qui se déroulent tous les ans. L'abbatiat de Louys est occupé par l'exercice de la juridiction civile sur les bancs d'Étival et par la défense de la juridiction « quasi-épiscopale » contre les empiètements des évêques de Toul. Louys réorganise les paroisses, les confréries, restaure son abbaye et rend la justice, ce qui ne l'empêche pas d'être en même temps le prieur de la maison du Saint-Sacrement à Paris ; cette maison jouait le rôle de collège pour les prémontrés réformés étudiant à Paris. Nommé à cette dernière fonction en 1670, une lettre de cachet de 1672 l'exile de Paris, sanction prise à la suite des dissensions existant entre les prémontrés réformés et l'abbé général Michel Colbert. Après un jugement...

[...]