— 1. Vocabulaire et concept. — 2. Points de repère historiques. — 3. Doctrine et spiritualité.

1. Vocabulaire et concept.

— 1° Loyal et loyauté dérivent du latin legalis (racine lex). L'ancien français a donné à ces mots une signification qui dépasse le sens étymologique de « conforme à la loi ». Cependant la référence à lex y demeure perceptible, comme le montre cette définition de « leial » (loyal) : « fidèle aux engagements pris » (W. von Wartburg, Französisches etymologisches Wörterbuch, t. 5, Bâle, 1948, p. 240). Le grec et le latin classiques ne possèdent aucun vocable exprimant adéquatement le concept de loyauté. En français moderne, Littré reconnaît deux sens à 1092 loyal : qui est de condition requise par la loi (sens proche de légal), — qui obéit aux lois de l'honneur et de la probité. 2° Actuellement, c'est le sens moral qui domine (A. Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Paris, 1956, p. 586). Aussi n'est-il pas facile de distinguer loyal et fidèle. 1) La loyauté n'est pas le loyalisme, qui peut se définir : fidélité au régime établi (von Wartburg, op. cit., p. 241), ou encore : dévouement volontaire, pratique et sans réserve d'une personne à une cause déterminée, selon J. Royce et A. Lalande. 2) Négativement, la loyauté en tant que disposition morale, s'oppose à duplicité, fourberie, hypocrisie. Au niveau des actes, elle s'oppose à félonie, trahison, dissimulation, parjure. Positivement, la loyauté comporte référence à une loi, adhésion concrète à des principes d'action. Être loyal, c'est être fidèle pratiquement et constamment à un engagement pris explicitement ou implicitement, juridiquement ou intimement. La loyauté commande donc certains actes, en interdit d'autres, en vertu de l'engagement contracté (cf art. cités infra de S. Bryant, p. 184, et de J. Ladd, p. 98). Au-delà de la loi et des principes de conduite, la loyauté est, en définitive, une loyauté envers quelqu'un. Cependant, elle se distingue de...

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