— I. Étude biblique. — II. Étude patristique. — III. Le thème de la lumière au moyen âge. — IV. Chez Ruusbroec. — V. Lumière et vie chrétienne aujourd'hui.

I. ÉTUDE BIBLIQUE

On rencontre le thème de la lumière (ϕῶς) tout au long des pages de l'Écriture sainte. On peut même faire le récit de l'histoire du salut en prenant ce thème comme fil conducteur, surtout si on lui adjoint les thèmes et les vocables bibliques apparentés, tels que gloire, feu, luire, voir, etc. Par une admirable « inclusio » (Entsprechungsmotif), les premières et les dernières pages de la Bible présentent leur message au moyen de l'image de la lumière. Le thème de la lumière se trouve abondamment dans la spéculation des philosophes (Parménide) comme dans les écrits de toutes les religions. La pensée biblique a subi, ici comme ailleurs, des influences très diverses, en particulier hellénistiques et helléno-orientales. Enfin, à l'intérieur même du monde biblique, ce thème a évolué, comme tous les thèmes bibliques, avec la théologie et l'anthropologie ambiantes (ancien Testament, Intertestament, nouveau Testament).

1. Ancien Testament.

— Il convient de distinguer différents niveaux auxquels la Bible se situe pour parler de la lumière.

1° LA LUMIÈRE COSMIQUE.

— La réalité physique et le bienfait de la lumière (avant tout celle du soleil) sont une expérience immédiate et constante. La Bible part de là pour développer une théologie : Dieu est créateur de la lumière et des ténèbres (Gen. 1, 3-5 ; Is. 34, 7 ; Jér. 31, 35 ; Amos 5, 8 ; Ps. 136, 7-9). Cette affirmation dissipe d'avance tout dualisme radical. Dieu est créateur du cosmos. La Bible peut donc évoquer lumière et ténèbres comme des éléments d'un ensemble harmonieux. Jamais la lumière n'est mentionnée sans son partenaire, le monde de la nuit et des ténèbres (une seule exception, mais capitale : Dieu est la lumière qui ne connaît ni ombre ni déclin). Lumière et ténèbres sont les alliées de Dieu, ses fidèles servantes....

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