Auteur : Alfred DEBOUTTE.
 
Tome 9 - Colonne 1201
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : LUTGARDE D’AYWIÈRES (sainte), bénédictine puis cistercienne, 1182-1246.
Début de l'article :
— 1. Biographie. — 2. Figure spirituelle.
1. Biographie.
— Née en 1182 à Tongres d'un père bourgeois et d'une mère noble, Lutgarde est à douze ans oblata chez les bénédictines de Saint-Trond ; elle y fait sa profession religieuse à seize ou dix-sept ans et est élue prieure à l'unanimité en 1205. Mais elle décide de changer de « religion » et d'entrer chez les cisterciennes de l'abbaye de Herkenrode, fondée en 1182. Son confesseur Jean de Liro, la voix du Seigneur et la béguine Christine de Brustem (DS, t. 2, col. 874) lui demandent de se joindre à un petit groupe de religieuses vivant au village des Awirs (Aquiria ; actuellement Gleixhe, près de Liège) sous la règle bénédictine, mais qui voulaient être incorporées à l'ordre de Cîteaux. Avant juin 1206, Lutgarde les rejoint et en 1207 l'évêque de Liège Hugues de Pierrepont lui confère la consécration des vierges. Le prévôt de Nivelles offrant des terrains à Lillois, au nord de sa ville, la communauté s'y établit en 1210 ; le 30 octobre de la 1202 même année, Innocent III prend sous sa protection « le monastère de Notre-Dame des Awirs de l'ordre de Cîteaux ». En 1215, Godefroid vicomte de Bruxelles invite les moniales à bâtir une abbaye à Couture-Saint-Germain ; avant 1217, la communauté y est installée, toujours sous le nom de Notre-Dame d'Aywières. Lutgarde y mourut le 16 juin 1246. Une de ses soeurs l'y avait rejointe et était morte avant elle.
2. La figure spirituelle
de Lutgarde nous est accessible à travers la Vita écrite par le dominicain Thomas de Cantimpré, dont la première rédaction remonte à 1248 ; elle sera retouchée par lui en 1254 ou 1255. Une étude attentive montre que Thomas ne rapporte les faits extraordinaires que sur la foi de deux témoins, tandis qu'il tient de la sainte elle-même ce qui concerne sa vie intérieure. Si on compare cette Vita avec les oeuvres antérieures de Thomas, et mis à part la question des phénomènes extraordinaires, on constate, à notre avis, qu'il est devenu plus attentif et plus compétent en matière de théologie mystique. En bref, la Vita est une source sérieuse. Thomas a recueilli...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 5 pages.