Auteur : Jérôme POULENC.
 
Tome 9 - Colonne 1204
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Titre de l'article : LUTGARDE DE WITTICHEN (bienheureuse), tertiaire franciscaine, 1291-1348.
Début de l'article :
— Lutgarde naquit en 1291 dans une modeste famille près de Schenkenzell, dans la vallée de la Kinzig (Forêt-Noire). La souffrance physique, la méditation de la vie et de la passion du Christ, le service des malheureux furent, dès son enfance, les valeurs autour desquelles se construisit sa personnalité spirituelle, très tôt marquée aussi d'expériences mystiques intenses. Dès l'âge de douze ans, elle se joignit aux tertiaires franciscaines d'Oberwolfach, à quelques lieues de chez elle, qui menaient une existence de béguines vouée à la prière, la mortification et l'action charitable. Au bout de quinze ans, elle commença à penser à une autre voie, mais n'en découvrit les termes précis qu'à la suite de cinq ans d'exercices spirituels systématiquement appliqués à la méditation de la volonté de Dieu. Le jour de l'Assomption 1323, à la messe, elle se sentit appelée à fonder un ermitage en pleine forêt où elle se retirerait avec trente-quatre compagnes, en l'honneur des trente-quatre années de la vie terrestre du Christ. Une fois surmontés les doutes qui l'assaillirent sur l'authenticité de cette vocation, elle quêta de porte en porte dans la région pour la réalisation de son projet. Une rudimentaire demeure de bois fut bâtie près de Wittichen, où elle s'établit le 18 octobre 1324 avec trente-quatre franciscaines d'Oberwolfach. Un incendie dévasta les lieux peu après. Avec l'aide et l'influence de la reine Agnès de Hongrie qu'elle était allé trouver au couvent de Königsfelden, Lutgarde put reconstruire une église et des bâtiments plus solides. Les donations ne cessèrent dès lors d'affluer et le nombre des religieuses de croître. L'intention de la fondatrice, plusieurs documents en témoignent (cf AFH, t. 47, 1954, p. 201-203), était de pratiquer la Règle de sainte Claire, mais en conservant une autonomie et un statut canonique d'ermitage (cf Bullarium franciscanum, cité BF, t. 7, n. 147). En 1376, la communauté ayant atteint la centaine de religieuses, plusieurs demandèrent au Saint-Siège que l'effectif fût réduit à cinquante et que le couvent passât totalement au deuxième ordre de saint François, avec juridiction des frères mineurs et clôture perpétuelle. Grégoire XI, malgré un avis favorable, laissa la décision au jugement de...

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