— Né à Strassen, près de Luxembourg, en 1481/2, étudiant ès arts à Cologne, Bernard entra au couvent dominicain de cette ville. Bachelier en théologie à Louvain en 1499, avec une thèse sur le jubilé qui allait s'ouvrir à Rome, il est maître des étudiants à Cologne en 1505, régent des études à Louvain en 1507. En 1512, il est nommé docteur en théologie de Cologne et y deviendra le prieur du couvent. Il meurt le 6 octobre 1535. Bernard fait partie de ce groupe de dominicains de Cologne qui s'opposèrent d'abord à Reuchlin, ensuite à Luther. En septembre 1513, il fut chargé de demander une expertise sur l'Augenspiegel de Reuchlin à l'université d'Erfurt. En son temps, le nom de Bernard n'évoquait pas celui d'un spirituel, mais l'auteur du célèbre Catalogus haereticorum, qui connut un grand nombre d'éditions augmentées et améliorées (Cologne, 1522, 1523, 1525, 1526, 1528, 1529, 1537, sans compter celles d'autres villes, comme Paris en 1524). Ce catalogue décrit par ordre alphabétique les diverses hérésies depuis les débuts de l'Église, mais s'acharne surtout contre Luther et les luthériens auxquels est consacré tout le quatrième livre. Dans sa dédicace à Hermann de Veda, archevêque de Cologne, Bernard insiste sur le rôle de l'évêque dans la crise que traverse l'Église. Le pasteur du diocèse doit être « le protecteur très rigoureux de l'Écriture sainte ». Bernard se rend compte en effet combien l'interprétation de la Bible a été, de tout temps, le moteur des discordes théologiques : « Des hérétiques, gonflés de l'esprit 1260 d'ambition, se sont levés. Ils ont pu méditer les paroles de la sainte Écriture mais non son sens, car Dieu le révèle seulement aux petits. Mais ils ont péri dans leur folie », et il dénonce l'usurpation qu'ont faite les hérétiques modernes du titre « d'évangéliques » (éd. 1526, f. a III V). Défenseur de la foi, qu'il exposa par un commentaire du Symbole, Bernard le fut aussi des institutions et des coutumes ecclésiastiques. Contre les luthériens et les vaudois, il justifia l'usage de l'eau bénite et s'attacha surtout à montrer l'importance du jubilé en réfutant Jean Hus (Quodlibetum de jubileo, Anvers, 1501 ;

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