Auteur : Irénée NOYE.
 
Tome 9 - Colonne 1264
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Titre de l'article : LUYNES (LOUIS-CHARLES D’ALBERT, duc de), laïc, 1620-1690.
Début de l'article :
— Fils du connétable Charles d'Albert, premier ministre de Louis XIII, et de Marie de Rohan, plus tard célèbre sous le nom de duchesse de Chevreuse, Louis-Charles d'Albert naquit le 25 décembre 1620. Il aurait pu s'illustrer dans les armes (à vingt ans il s'était distingué devant Arras) ou dans les hautes fonctions du royaume (duc et pair, grand fauconnier en 1643, chevalier des ordres en 1661), mais l'attrait de l'étude et de la piété fut le plus fort. Sous l'influence de sa femme Louise-Marie Séguier, qui était dirigée par Jacques de Sainte-Beuve, il se lia étroitement avec les solitaires de Port-Royal, voisins de son domaine de Dampierre. Ayant beaucoup contribué à leur installation, il se fixa au plus près d'eux, au château de Vaumurier. Son veuvage (1651) accentua ce goût pour la retraite et son attachement aux solitaires : il leur confia l'éducation de son fils, futur duc de Chevreuse (1646-1712) et ami de Fénelon (DS, t. 5, col. 154). Son amitié avec Antoine Arnauld est attestée par une correspondance suivie (Bibl. Arsenal, ms 6549) et il fut le destinataire, sinon l'inspirateur, des deux célèbres Lettres publiées par ce dernier en 1655, qui relancèrent la controverse sur l'Augustinus. Luynes soutint également Pierre Nicole contre Jean Racine par sa Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies imaginaires (1666), sur les représentations trop Vives des passions humaines. Mais ses austères amis désapprouvèrent le second mariage qu'il contracta en 1661 avec sa toute jeune tante Anne de Rohan, dont il eut sept enfants. Veuf à nouveau et marié une troisième fois en 1685, Luynes se démit en 1688 de la pairie et de la charge de grand fauconnier et mourut le 10 octobre 1690. Ses ouvrages ont presque tous paru à Paris sous le pseudonyme du « sieur de Laval ». On lui reconnaissait un réel talent de traducteur, qui se manifesta d'abord par la remarquable publication des Méditations métaphysiques de Descartes (1647, 1661, 1899, 1907) ; puis, selon la préoccupation port-royaliste d'un ressourcement aux textes de l'antiquité chrétienne, il traduisit quelques ouvrages des Pères (de saint Cyprien le Sermon sur l'oraison de Notre Seigneur, 1663 ; de saint Grégoire 1265 le Grand les Quarante...

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