Auteur : Giacomo SABATELLI.
 
Tome 8 - Colonne 20
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : JACOPONE DE TODI, poète franciscain, vers 1236-1306.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Spiritualité des Laude.
1. Vie.
— Les renseignements sur la vie de Jacopone que fournit la tradition ne tiennent guère compte des documents ; même pris dans ses poésies, il convient d'en user avec prudence. Né à Todi en Ombrie vers 1236, Jacomo de' Benedetti, connu sous le nom de Jacopone da Todi, remplit les fonctions de procureur légal et notarial. On raconte, mais c'est peut-être pure légende, qu'il mena une vie frivole et peu chrétienne que vint interrompre la mort brutale de sa jeune femme, 21 Vanna di Bernardino di Guidone des comtes de Coldimezzo, écrasée par un plancher qui s'écroula durant un bal. Sa vie et surtout ses Laude semblent bien laisser supposer un certain traumatisme. Quoi qu'il en soit, à partir de 1268 et pendant une dizaine d'années, Jacopone vécut en pénitent dans le monde (« Bizoccone », lauda 55) ; il se fit agréger ensuite à une fraternité de tertiaires franciscains, avant d'entrer dans le premier ordre, en 1278. Resta-t-il frère lai, on en doute ; un document de 1287 laisse entendre qu'il est prêtre (d'après F. Casolini). Avec quelque fantaisie, M. Casella l'a appelé « araldo poetico degli Spirituali », le poète héraut de cette branche des franciscains en lutte avec la Communauté au sujet de l'étroite observance de la Règle de saint François et de son testament, en particulier pour la pauvreté (cf art. FRATICELLES, DS, t. 5). Il était lié avec le moine Pier da Morrone ; mais quand celui-ci devint pape en 1294 sous le nom de Célestin V, les Spirituels lui firent confiance dès son élection, tandis que Jacopone doutait que l'ermite della Maiella eût l'énergie nécessaire pour gouverner l'Église sur le plan religieux comme sur le plan politique. Le « héraut » devenait ainsi un prophète inquiet en des temps troublés (lauda 54). Toutefois, pour être logique avec lui-même dans son action, Jacopone suivit les Spirituels jusqu'à la signature du manifeste de Longhezza (10 mai 1297), qui réclamait la déposition de Boniface VIII et la convocation d'un concile oecuménique ; le nouveau pape avait en effet supprimé l'autonomie que Célestin V avait concédée aux...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 13 pages.