— Jacques de Chevanes, fils et frère d'humanistes juriconsultes dijonnais, naquit en 1608. Il entra chez les capucins de la province de Lyon et fit profession à Grenoble le 5 novembre 1624. Prédicateur, il fut gardien des couvents de Corbigny en 1637, de Saulieu en 1639 et de Châtillon-en-Dombes en 1640. En 1642, il prit part à la mission de Couches-les-Mines, où il réfuta les thèses du protestantisme. Il mourut à Dijon en 1678. On remarque dans son oeuvre une connaissance étendue des auteurs de l'antiquité païenne et une culture théologique, éclectique mais profonde. Bien que son tempérament fût plutôt celui d'un controversiste, certains de ses ouvrages touchent à la spiritualité. 1) L'amour triomphant des impossibilités de la nature et de la morale ou discours sur le très auguste sacrement de l'Eucharistie (Lyon, 1633 ; repris sous le titre L'amour eucharistique victorieux des impossibilités.., contenant plusieurs discours pour l'octave du S. Sacrement, Lyon, 1666) ; l'intention apologétique n'empêche pas de beaux élans contemplatifs. 28 2) Les entretiens curieux d'Hermodore et du voyageur inconnu par le Sieur de Saint-Agran (Lyon, 1634) ; une fiction littéraire, dans le goût des romans alors à la mode, sert de cadre à un dialogue parfois diffus ; l'un des interlocuteurs soutient les idées de Jean-Pierre Camus au sujet des religieux, l'autre défend la nature et la grandeur de la vie religieuse (cf DS, t. 2, col. 66-67). L'ouvrage contient d'intéressants passages sur la conception de la vie consacrée au 17e siècle ; signalons en particulier trois des Entretiens du deuxième livre : Du nom de religieux et de la différence d'avec celui de moyne, Des voeux réguliers, De la perfection religieuse. L'auteur expose, avec un certain sens de l'évolution de la tradition, comment s'est transformée la vie religieuse depuis l'époque patristique jusqu'à son siècle. 3) Les justes espérances de notre salut opposées au désespoir du siècle (Lyon, 1649) ; c'est un ouvrage de polémique antijanséniste. Jacques d'Autun, tout en y défendant la doctrine classique de la grâce, laisse entrevoir ses opinions au sujet du désir naturel de la vision béatifique et...

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