Titre de l'article : JACQUES D’ÉDESSE, évêque syrien, 633-708.
Début de l'article :
— Jacques d'Édesse est un des écrivains les plus célèbres de l'Église jacobite de Syrie, au premier siècle de l'occupation arabe. Né à Ain-dîbâ, près d'Antioche, en 633, il entre au monastère de Qen-nešrin sur la rive gauche de l'Euphrate (fondé par Jean Bar Aphtonia), où il acquiert une sérieuse formation biblique et une culture hellénique fort étendue. Il se rend ensuite à Alexandrie, où il étudie la philosophie grecque, surtout aristotélicienne ; puis, il se retire à Édesse, pour se livrer à une vie d'étude et de retraite (cf DS, t. 4, col. 789).
Mais, en 684, le patriarche Athanase le consacre évêque d'Édesse. Impatient de réformer les abus, Jacques s'attire l'opposition de plusieurs clercs ; après quatre ans de luttes, il se démet et se retire au monastère de Kaysum, puis d'Eusebona, près d'Antioche, où il
34 enseigne le grec et l'exégèse. Là encore, l'opposition de moines réfractaires à la culture grecque, l'oblige à passer avec quelques disciples au monastère de Tel Edâ, où il entreprend la révision de la version grecque de l'ancien Testament.
Neuf ans plus tard, il est rappelé à Édesse, où le siège épiscopal est redevenu vacant ; quatre mois plus tard, en allant à Tel Edâ chercher ses livres et ramener des disciples, il meurt au monastère le 5 juin 708.
Une vie régulière dans un monastère bien pourvu de livres, une connaissance exceptionnelle du grec et de l'hébreu, développée par une vie d'enseignement et l'amitié de quelques savants ont permis à Jacques d'Édesse de réaliser, en syriaque, des travaux remarquables dans la plupart des sciences religieuses, notamment en exégèse, en droit canonique, en liturgie, en histoire, en grammaire (il a esquissé la première grammaire sémitique). De plus, il a traduit, du grec en syriaque, avec une rare précision, bon nombre d'ouvrages de théologie et de philosophie.
Mais à part quelques lettres encore inédites, au milieu d'une correspondance pleine d'érudition sur des sujets divers, où il aborde des sujets spirituels, il faut avouer que ses oeuvres n'intéressent guère la spiritualité, sauf dans la mesure où, par ses traductions, il a tiré de l'oubli des ouvrages qui seraient perdus, telles les cent vingt-cinq homélies de Sévère, le grand docteur de son...
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