— Jacques Brisejon est né à Chaumont en 1592. Tandis que ses frères entraient successivement 39 chez les jésuites, Jacques était admis à la chartreuse de Dijon dès 1609 ; de 1622 à sa mort, survenue le 20 septembre 1666, il fut coadjuteur du prieur. Il acquit, par sa personnalité forte et candide comme par l'audace de ses charitables remontrances, une réelle notoriété auprès des grands, à la cour et parmi le peuple dévot. Familiarisé avec l'Écriture sainte, homme de très grande piété et oraison, il composa, publia et répandit à profusion pour les bonnes gens méditations, élévations, prières, « en livres, images et manuscrits » (Advis des Exercices de dévotion, 1655, p. 8) ; il parle lui-même de « deux cent mille actes de piété » distribués (Advis de l'Élévation des âmes dévotes.., 1652, p. 25). C'est par humilité et piété que Brisejon signe : Jacques de Sainte-Barbe, Jacques de Sainte-Marie et Jacques de Jésus « prestre », comme il s'en explique dans l'Advis de 1655. De santé chétive, il sera atteint de cécité pendant les vingt dernières années de sa vie. A l'instar de celles de Claude Bernard, « le pauvre prestre », † 1641, ou de Fiacre de Sainte-Marguerite † 1684 (DS, t. 5, col. 291-292), la réputation du saint homme de chartreux et l'influence de ses écrits furent considérables : leur accent d'authenticité et leur simplicité attiraient. Henri Bremond en faisait grand cas : « écrivain remarquable », « maître en la contemplation imaginative et romancée des mystères de Jésus », adaptant excellemment, selon le goût du temps, aux exercices de la vie intérieure, la Vita Jesu Christi de Ludolphe le chartreux. Au-delà de ses dévotions chères : les anges, sainte Barbe, la patronne des mourants, la Vierge Marie, sous l'invocation spéciale de Notre-Dame de la Paix, Jacques de Jésus cherche à former concrètement des chrétiens qui prient (dévotions, exercices, pratiques de toute sorte) et à les attacher à la contemplation fervente de l'humanité du Christ. Parmi les relations spirituelles de Jacques de Jésus, retenons spécialement celles avec le carmel de Beaune et les personnes qui le fréquentent. G. Gibieuf écrit en janvier 1643 que le chartreux est...

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