— Originaire de Lausanne (ou du village de Vuadens), Jacques se trouve déjà dans l'ordre des prêcheurs en 1303. Bachelier en 1311, il est alors admis à expliquer l'Écriture sainte au couvent Saint-Jacques de Paris. Entre 1314 et 1316, il commente les Sentences. En 1317, le pape lui accorde la licence sur intervention royale. A la Pentecôte de l'année suivante, Jacques est élu provincial de France en remplacement d'Hervé de Nédellec élu maître général de l'ordre. Il meurt en 1322. Prédicateur populaire et commentateur de l'Écriture, Jacques de Lausanne semble avoir eu grand succès au cours des 14e et 15e siècles ; nous possédons en effet de nombreuses copies manuscrites de ses oeuvres, en particulier de ses sermons. Au 16e siècle encore, des extraits de ses Postilles bibliques (Opus moralitatum.., Limoges, 1528) et une partie de ses sermons (Sermones dominicales.., Paris, 1530) sont édités. A une époque où la prédication commence à être faite en langue vulgaire, Jacques de Lausanne, avec simplicité et jovialité, cite nombre de proverbes et de dictons français. Sa verve s'exerce non seulement contre les évêques et les chapitres de leurs cathédrales, mais aussi contre marchands et fonctionnaires. Il n'hésite pas à émailler ses commentaires bibliques de remarques tirées de l'histoire naturelle : moeurs des animaux, propriétés des plantes. Son exégèse est surtout morale : il a commenté à peu près toute l'Écriture sous forme de Postilles ou Moralitates. 46 Ses sermons ne négligent pas pour autant le fond théologique traditionnel : par exemple, dans un sermon sur l'Immaculée Conception, il utilise la figure de Bethsabée dont il est dit (2 Sam. 11, 4) : « Statim sanctificata est ab immunditia », et il déclare : « spirituellement et corporellement, la Vierge devait avoir une ressemblance avec Dieu dont elle devait accueillir le fils. Or l'impureté n'est pas compatible avec dieu » (A. Durand, Un sermon de jacques de lausanne sur la conception de la Vierge, dans Bulletin du comite de l'art chretien (diocèse de Nîmes), t. 7, 1905, p. 601-615 ; présentation et texte). Précieux...

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