Auteur : Jacques CHAURAND.
 
Tome 8 - Colonne 46
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Titre de l'article : JACQUES LEGRAND (JACOBUS MAGNI), ermite de Saint-Augustin, vers 1360-1425.
Début de l'article :
— Né à Toulouse vers 1360, Jacques Legrand passa la plus grande partie de sa vie à Paris où il mourut en 1425. La première date dont nous puissions faire état est celle d'un sermon prononcé en 1393. Prédicateur apprécié de son temps, il a laissé un recueil de sermons dignes d'intérêt (Bibl. de l'Arsenal, ms 542). Cet esprit curieux s'est aussi tourné vers les études philosophiques (Compendium philosophiae, dédié à son protecteur Michel Creney, évêque d'Auxerre de 1390 à 1409), théologiques (fragment d'un commentaire sur les Sentences, Arsenal, ms 542, f. 29-36), bibliques (Postilla in Genesim, dédié à Michel Creney ; Expositio in Psalmos) et dialectiques (De arte memorandi, Arsenal, ms 542, f. 76-79 ; Introductorium sermocinandi, Bibl. munic, de Bordeaux, ms 306). Aucune de ces oeuvres n'a été éditée. Son ouvrage essentiel, celui qui caractérise le mieux sa pensée et eut le plus de retentissement, est le Sophilogium, écrit en latin et dédié à Michel Creney. Dans la préface, l'auteur s'explique sur sa méthode et son but. Sans craindre l'accusation de compilation, il juge bon de mettre en ordre des notes de lecture et de leur donner la forme d'une « petite somme » (summula) ; les citations sont empruntées par prédilection aux poètes. On n'a pas de peine à se rendre compte de l'importance qu'attribue à l'héritage gréco-latin cet humaniste convaincu, qui fut le correspondant de Jean de Montreuil. Les anciens sont des modèles dont il faut imiter l'amour de la sagesse, et leur témoignage renforce la révélation qu'apporte 47 l'Écriture. L'admiration de l'antiquité païenne n'entre jamais en conflit chez lui avec le respect d'une stricte orthodoxie ; elle ne fait que le confirmer. Jacques Legrand puise ainsi chez Aristote et Sénèque aussi bien que chez saint Augustin ou Vincent de Beauvais. Il ne procède pas par déductions ou démonstrations, ni par affirmations doctorales ; il se réfère à ses prédécesseurs dont il révère l'autorité, et ce qu'il puise chez les philosophes anciens est moins un modèle méthodologique qu'une sagesse intimement liée à une culture. La première partie du

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