— Les oraisons jaculatoires, comme un trait (jaculum), s'en vont frapper, pour ainsi dire, le coeur de Dieu ; elles crient la douleur, la joie, la détresse, ou bien elles murmurent la paix, le bonheur, le désir ; familières aux saints comme aux plus humbles chrétiens, ces invocations, ces exclamations, ces appels s'expriment en brèves formules de la sainte Écriture, en élans que quelques mots ou un geste traduisent spontanément, en toute situation et à tout moment : elles renouvellent la conscience de la présence de Dieu, elles intensifient l'union de l'activité, quelle qu'elle soit, avec la volonté de Dieu au moment présent. L'article JOURNÉE CHRÉTIENNE montrera combien l'usage des oraisons jaculatoires fait corps avec les occupations quotidiennes et comment il les enrobe dans un climat spirituel.
Cette forme de prière se retrouve dans les exercices de piété proprement dits, qu'il s'agisse de la prière personnelle (cf art. EXERCICE SPIRITUELS, DS, t. 4, col. 1902-1933) et de l'oraison à ses différents degrés (le BOUQUET SPIRITUEL salésien, t. 1, col. 1898-1901, comme le COLLOQUE ignatien, t. 2, col. 1123-1130, sont bien connus), ou qu'il s'agisse des élans de la contemplation extatique d'un François d'Assise (« Mon Dieu et mon Tout ! ») ou de l'adoration eucharistique d'un Charles de Foucauld (« Mon Seigneur et mon Dieu ! »).
Des auteurs spirituels ont pour ainsi dire systématisé l'emploi des « aspirations » ou oraisons jaculatoires, précisé leur place et leur rôle dans la structure du cheminement contemplatif et mystique, tels, par exemple, Henri HERP (Harphius ; t. 6, col. 346-366) et
Dans l'Église orientale, la PRIÈRE A JÉSUS (t. 8) ne se réduit certes pas à une simple oraison jaculatoire ; elle n'en est pas moins au départ une invocation tirée de l'Écriture, mais qui accompagne harmonieusement et favorise l'ascension de l'âme contemplative.
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